URGENT www.flocondeneige.com

Pour mémoire. 

Invitation à la presse
et à tous les membres et partenaires du Club

Le Club suisse de la Presse - Geneva Press Club, en collaboration avec la Fondation suisse pour la famille, a le plaisir d'inviter les journalistes et ses membres à une conférence de presse sur le thème

"La famille au sein de la tourmente économique"

avec

  • Mme Juliette Sayegh,
    Représentante à Genève de l'UNICEF pour le Moyen Orient
    Vice-présidente du Mouvement Mondial des Mères
  • M. Jean-Daniel Nordmann,
    Fondateur de l'école de la Garanderie pour élèves surdoués (Lausanne),
    Vice-président de l'Organisation Internationale pour le Développement de l'Education Libre (OIDEL)

 

à " La Pastorale " Route de Ferney 106 à Genève

  • Quel est l'impact des crises financières, de la déréglementation, ou de la mondialisation sur les foyers ?
  • Les familles peuvent - elles inventer de nouveaux modèles pour la société ?

Mme Juliette Sayegh et M. Jean-Daniel Nordmann présenteront à la presse quelques-unes des thèses qui seront évoquées lors du Symposium international  qui aura lieu les 17-18 novembre à Fribourg (Uni Miséricorde) avec des invités de marque tels que Maurice Allais, Prix Nobel, Mgr Schwéry, Cardinal, Pr. Raphaël Draï, Rabin, Hafid Ouardiri, porte-parole de la mosquée de Genève, François Ganière, Directeur de la BNS, Pr. Henri Hude, Grand-Prix de l'Académie française entre autres.

La conférence sera suivie d'un apéritif.
Au plaisir de vous revoir à cette occasion
.

 

Guy Mettan, Directeur exécutif

 

 

 

Appel de Fribourg

Symposium Famille et argent.

Pour mémoire.

 
 
 
   

 

 

Familles en Suisse Familie in der Schweiz

mariages en jaune et divorces en bleu...

 

Rendu possible notamment grâce à la Fondation Suisse pour la Famille et à Mme Christa Leonhard

 

 

 

François de Siebenthal, Président de la FSF

 

Jubilé de Familiaris consortio et Laborem excercens

Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, Archevêque, de Moscou qui a présidé l'ouverture et remplacé le Cardinal Henri Schwery, malade,

 Sion

 

Familles, sources de prospérité, il est moins une

Familien, Quelle des Wohlstands - ist es schon zu spät?

Prof. Dr. Jean-Didier Lecaillon, Paris

 

L’école des familles par le bon scolaire, liberté du choix ,

Schule nach Wahl und Wunsch der Eltern durch Schulscheck?  

Jean-Daniel Nordmann, fondateur d’école, écrivain, CH

 

L’économie Jubilaire et la famille juive

Das Jubeljahr und sein Einfluss auf Familie Israels,

Prof. Dr. Raphaël Draï*, Uni. Aix en Provence ( absent) et Dr Michele Klein, Israël, Rehovot et Oxford

 

La famille musulmane face à l'économie moderne,

Die islamische Familie angesichts der westlichen Wirtschaft ,

M- Hafid Ouardiri, Fondation culturelle islamique,Genève.

La  famille joue en cela un rôle majeur : celui de donner à l’enfant tout l’amour et l’affection dont il a besoin. Hafid Ouardiri

a rappelé également l’importance d’éduquer les jeunes aux valeurs porteuses de paix: la noblesse de cœur, la droiture,

 l’impartialité envers autrui et soi-même, la modestie, le contentement de ce qu’on a, la douceur, l’aspiration à ce qui est élevé,

la patience, le désintéressement, la reconnaissance. Des valeurs qu’il nous faut concrétiser par des actes,

puisque "Dieu n’améliore le sort d’une société que dans la mesure où les individus qui la composent contribuent eux-mêmes à cette amélioration".

Les familles asiatiques et la modernité

Familien in Asien, M. Wojiciech Simson, sinologue et indiologue, Zürich

Les familles slaves et le choc du libéralisme

Ostfamilien und der Liberalismusschock,

Mgr Archbishop Tadeusz Kondrusievicz, E. Frankowski, Pologne und Recteur Krystian Gawron

 

 

Une politique généreuse pour la famille est indispensable ,

Grosszügige Familienpolitik, das Gebot der Stunde ,

Marie-France Oberson, conseillère communale, Siviriez,

Thérèse Meyer,FR, Conseillère nationale / Nationalrätin

 

La remise du „Prix de la famille - Dorothee et Nicolas de Flue"

Preisverleihung

„Familienpreis - D. und Nicolas von Flüe“

 

 

Famille et crédits, aspects mathématiques, le cas Swissair,

Familie und Kredit – mathematisch b  trachtet, Swissairfall 

Prof. Dr. Jean de Siebenthal,

 EPFL, ETH, Univ. Lausanne, CH

 

Bref historique de la réglementation du crédit

Die gesetzliche Kreditsregelung – kurzer Rückblick,

Denis Ramelet , Lic. sc. iur., Lausanne

 

La mondialisation, Gênes, N-Y en feu, quelle 3ème voie ?

 Genua - NY oder andere Wege zur Globalisierung?

Daniel Depelteau, Master à Mc Gill, Canada

 

Le système économique en crise, pourquoi ?

Unser Wirtschaftssystem in der Krise – ist Abhilfe möglich?

« Dans son essence la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique … à la création de monnaie par des faux monnayeurs. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »

Maurice Allais
Physicien et économiste
Prix Nobel d'économie en 1988
 

Maurice Allais, Prix Nobel, Paris,

 

François Ganière, Direct. BNS

Le vrai féminisme moderne – une chance pour la société

Der wahre Feminismus – Chance unserer Gesellschaft,

S. A. R. Princesse Margaretha de Liechtenstein I. K. H.

Prinzessin Margarethe von und zu Liechtenstein et

Rani Vijaya Khan de Mahmudabad

Hafid Ouardiri, porte-parole de la Mosquée de Genève

I.Discussion avec les jeunes: Let's talk about, sans tabou

Jugenddiskussion: LET’S TALK ABOUT ohne Tabu

F. u. C. de Siebenthal, C. Tinio, Manille, Familie Zurbriggen, u. a.

II.La mère, repère primordial de l’éducation des enfants ,

Krippe und. gesunde Kindesentwicklung – ein Widerspruch?

 Prof. Dr. Theodor Hellbrügge, Munich

III.La méthode Billings, temps et argent

Billings Ovulation Method

Familie, Geld und Kinderwunsch – wieviele?

René et Marie Sentis, Paris, Famille Favre, Suisse

IV.L’influence du milieu sur les enfants, printemps de la société

Religion im Kinderzimmer und der Einfluss der Umgebung

Dr Mary Weed,

Frère Andrea d'Ascanio,

François Bouda, Côte d'Ivoire, ,

M. Laurent Ngoï , Zaïre et d'autres conférenciers

 

V.Femmes et mères créatives changent le monde, plan à cinq ans,

Kreative Frauen und Mutter verändern die Welt, Plannung für 5 Jahren

Moder.: Gabriele Plettenberg, Bonn, Margaretha de Liechtenstein, M.-L. Beck a. Présidente du Grand Conseil genevois, Juliette Sayegh, V-P du Mouvement Mondial des Mères, ONU, F. de Bellefroid, P. hon. MMM, Bruxelles

Exposition St Augustin: Africanité et Universalité, le bonheur conjugal, Bibliothèque.

Titel

Présentation vidéo et exposé de Kamathipura, Inde

Mme Kandaouroff, Lausanne

 

Les familles et le “progrès technique”, quelques dangers ,

Gefahren des technischen Fortschritts

Jacques Surbeck, Directeur de recherches GE

 

Famille et argent du Vatican, les fécondités

Diskussion: Familie und Vatikangeld, die Fruchtbarkeiten.

Dr. Michel Tricot, statisticien, philosophe, F avec d'autres conférenciers.

DIMANCHE

Familles, finances, un nouveau contrat ,

Familien und Finanzen - ein neuer Vertrag ist überfällig?

Christine Boutin, député UDF, candidate à la Présidence de la France 2002

Excusée

Le marché en faveur des familles?

Begünstigt der Markt die Familien?

Prof. Dr. Henri Hude, philosophe, grand prix de l‘Académie française

 

Quelques principes pour la combinaison “travail, foyer, enfants”

Denkanstösse zur Vereinbarkeit von Familie und Beruf,

Christine Boutin, Gabriele Plettenberg , Fam.  Liminsky, C. Leonhard, Dr Dor, Dr Nivelle, M. Clement .

Pedocriminalité et argent sale Mme Ch. Bussat,

MARCHE BLANCHE SUISSE

 

Discussion multidisciplinaire: Argent, famille et religion, vers une nouvelle doctrine - égalité des chances travail-famille, - famille et civilisation, quelles valeurs communes ? Tous les conférenciers

 

Interdisziplinäre Diskussionsrunde:

Eine neue Soziallehre für die Familie - Chancengleicheit für die Familien – Familie und Zivilisation: Welche gemeinsamen Werte ?

Le rôle du Père,

Vaterrolle,

A et F Voirol, Lausanne

Des initiatives associatives se présentent / Initiativen stellen sich vor, stands gratuits et présentation publique dans les salles.

CONCLUSIONS

 

Entrée gratuite, repas à Fr 10.-, boissons comprises.

 Symposium de la famille

 

Heures et jours des services religieux sur demande

 

16.45 heures / Uhr -Cinquantenaire abbé Bovet

Ø      Concert / Konzert “Là-haut sur la montagne …”, gratis, places limitées, pgrm 105

 

Appel de Fribourg

 

 

Suite au Symposium international de la famille du 17 au 18

novembre 2001, des impasses de Davos aux solutions de Fribourg

Une cinquantaine d'orateurs, provenant de dix-huit pays de

quatre continents et de six grandes religions, de diverses sensibilités

métaphysiques et politiques se sont réunis à Fribourg cette fin de

semaine. Grâce à cette grande diversité, les intervenants s'accordent à

reconnaître que les familles dans le monde entier sont menacées,

notamment par des pressions économiques et culturelles devenues

insupportables. Les preuves en sont nombreuses, il suffit de constater

l'éclatement des familles. L'actualité suisse nous propose le régime des

délais. De plus en plus de femmes se trouvent contraintes à un acte

irrémédiable, sous des pressions culturelles et économiques. Les familles

doivent s'unir pour favoriser une culture de la vie, notamment par une

révision fondamentale du système économique.

Premièrement, reconnaître financièrement le travail éducatif

des parents par un juste salaire familial.

Deuxièmement, toutes les familles ont le droit de choisir

l'école la mieux adaptée à leurs enfants, par des initiatives cantonales

pour le bon scolaire.

Troisièmement, la remise de la dette au tiers-monde et les

bulles spéculatives posent la question fondamentale de l'endettement et

de l'intérêt. La conviction de nombreux orateurs est que le système du

prêt à intérêt est une source d'exploitation et d'appauvrissement des états

et des familles, base de la société.

Quatrièmement, la réflexion a porté également sur la notion

actuelle de la propriété illimitée. Les orateurs ont posé la question du

jubilé traditionnel pour les fils d'Abraham qui remettent les compteurs

économiques à zéro tous les cinquante ans.

Cinquièmement, les propositions concrètes ont aussi été faites

pour un nouveau statut de la femme qui rééquilibre toute la famille, pour

que le travail des parents soit considéré dans le PIB et dans le calcul des

retraites, que la création monétaire et la fondation suisse solidaire soient

d'abord affectées aux familles, base indispensable d'un avenir

démographique.

Les participants étaient des dignitaires religieux, des

philosophes, pédagogues, médecins, économistes, mathématiciens, de

sciences exactes, mass media, historien, politiciens, poète, écrivains,

juristes, altesses princières, anthropologues, fonctionnaires

internationaux , hindous, juifs, chrétiens de toute dénomination,

musulmans.

Pour tout renseignement complémentaire, contacter la

Fondation par courrier ou par internet ou par téléphone.

Fondation Suisse pour la Famille (FSF)

Av. Dapples 23 CH - 1006 Lausanne

Tel. 021/616888 Fax 021/6168881

 

Actualité récente:

Voici la traduction de l’italien publiée par L’Osservatore Romano en langue française du 10 février:

Le pape recommande la fidélité à la parole donnée, au serment prêté, le refus de l'usure – "une plaie qui à notre époque également", une " réalité abjecte, capable de détruire la vie de nombreuses personnes", et "éviter toute corruption dans la vie publique, un autre engagement qu'il faut savoir pratiquer avec rigueur de nos jours également".

Lecture: Ps 14, 1-4a.5b

1. Le Psaume 14, qui est offert à notre réflexion, est souvent classé par les chercheurs dans le domaine biblique en tant que partie d'une "liturgie d'entrée". Comme c'est le cas dans d'autres compositions du Psautier (cf. par exemple les Psaumes 23; 25; 94), on peut penser à une sorte de procession des fidèles qui se pressent aux portes du temple de Sion, pour accéder au culte. Dans un dialogue idéal entre les fidèles et les lévites se dessinent les conditions indispensables pour être admis à la célébration liturgique et donc dans l'intimité divine.
D'un côté, en effet, est posée la question: "Yahvé, qui logera sous ta tente, habitera sur ta sainte montagne?" (Ps 14, 1). De l'autre côté, est présentée la liste des qualités requises pour franchir le seuil qui conduit à la "tente", c'est-à-dire au temple sur la "sainte montagne" de Sion. Les qualités énumérées sont au nombre de onze et constituent une synthèse idéale des engagements moraux fondamentaux présents dans la loi biblique (cf. vv. 2-5).

2. Sur les façades des temples égyptiens et babyloniens étaient parfois gravées les conditions requises pour pénétrer dans la salle sacrée.

Mais il faut noter une différence significative avec celles suggérées par notre Psaume. Dans de nombreuses cultures religieuses, on demande notamment, pour être admis devant la Divinité, la pureté rituelle extérieure qui comporte des ablutions, des gestes et des vêtements particuliers.

Le Psaume 14, en revanche, exige la purification de la conscience, pour que ses choix soient inspirés par l'amour pour la justice et pour son prochain. Dans ces versets, l'on ressent donc vibrer l'esprit des prophètes qui, à plusieurs reprises, invitent à conjuguer foi et vie, prière et engagement existentiel, adoration et justice sociale (cf. Is 1, 10-20; 33, 14-16; Os 6, 6; Mi 6, 6-8; Jr 6, 20).

Ecoutons, par exemple, le réquisitoire véhément du prophète Amos, qui dénonce au nom de Dieu un culte détaché de l'histoire quotidienne: "Je hais, je méprise vos fêtes et je ne puis sentir vos réunions solennelles. Quand vous m'offrez des holocaustes.... vos oblations, je ne les agrée pas, le sacrifice de vos bêtes grasses, je ne le regarde pas... Mais que le droit coule comme de l'eau, et la justice, comme un torrent qui ne tarit pas" (Am 5, 21-22.24).

3. Venons-en à présent aux onze engagements cités par le Psalmiste, qui pourront constituer la base d'un examen de conscience personnel chaque fois que nous nous préparons à confesser nos fautes pour être admis à la communion avec le Seigneur dans la célébration liturgique.
Les trois premiers engagements sont d'ordre général et expriment une éthique de vie: suivre la voie de l'intégrité morale, de la pratique de la justice et, enfin, de la sincérité parfaite dans les paroles (cf. Ps 14, 2).

Trois devoirs suivent, que nous pourrions définir de relation avec le prochain: éliminer la calomnie du langage, éviter toute action qui puisse nuire à notre frère, mettre un frein aux insultes contre ceux qui vivent à nos côtés chaque jour (cf. v. 3). Vient ensuite la demande de prendre une position bien définie dans le domaine social: mépriser le méchant, honorer celui qui craint Dieu. On établit enfin la liste des trois derniers préceptes à partir desquels on doit examiner sa conscience: être fidèles à la parole donnée, au serment prêté, même dans les cas où cela comportera des conséquences néfastes pour nous; ne pas pratiquer l'usure, une plaie qui à notre époque également, constitue une réalité abjecte, capable de détruire la vie de nombreuses personnes, et, pour finir, éviter toute corruption dans la vie publique, un autre engagement qu'il faut savoir pratiquer avec rigueur de nos jours également (cf. v. 5).

4. Suivre cette voie de décisions morales authentiques signifie être prêts à la rencontre avec le Seigneur. Jésus, dans le Discours sur la Montagne, proposera lui aussi une "liturgie d'entrée" essentielle: "Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande" (Mt 5, 23-24).

Celui qui agit de la façon indiquée par le Psalmiste - conclut-on dans notre prière - "demeure inébranlable" (Ps 14, 5). Saint Hilaire de Poitiers, Père et Docteur de l'Eglise du IV siècle, dans son Traité Tractatu super Psalmos, commente ainsi ce final, en le reliant à l'image initiale de la tente du temple de Sion: "En agissant selon ces préceptes, il est possible d'habiter dans la tente, de se reposer sur la montagne. La conservation des préceptes et l'oeuvre des commandements demeure donc un point fixe. Ce Psaume doit trouver son fondement dans notre propre intimité, doit être inscrit dans notre coeur, gravé dans notre mémoire; nous devons nous confronter jour et nuit avec le riche trésor de sa brièveté. Ainsi, ayant acquis cette richesse sur le chemin vers l'éternité et demeurant dans l'Eglise, nous pourrons enfin reposer dans la gloire du corps du Christ" (PL 9, 308).
ZF04021207

 
En quoi consiste l'usure, extrait de l'encyclique vix pervenit...

1o- L'espèce de péché qu'on appelle usure réside

essentiellement dans le contrat de prêt «MUTUUM». La nature de ce

contrat demande qu'on ne réclame pas plus qu'on a reçu. Le péché

d'usure consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus qu'il

n'a reçu et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit en

plus du capital rendu. Ainsi tout profit, de ce genre, qui excède le capital,

est illicite et usuraire.

2o Fausses allégations pour légitimer l'usure ainsi définie

Il- Et certes, pour ne pas encourir cette note infamante, il ne

servirait à rien de dire que ce profit n'est pas excessif mais modéré; qu'il

n'est pas grand, mais petit; -que celui à qui l'on réclame à cause du seul

prêt, n'est pas pauvre mais riche, ou bien même qu'il ne doit pas laisser

inutilisée la somme prêtée, mais l'employer très avantageusement pour

augmenter ses biens, pour acquérir de nouveaux domaines, pour faire des

affaires lucratives.

3o Vraie raison qui condamne l'usure

En effet, la loi du prêt a nécessairement pour objet l'égalité

entre ce qui a été donné et ce qui a été rendu. Donc, tout homme est

convaincu d'agir contre cette loi quand, après avoir reçu un équivalent, il

n'a pas honte d'exiger, de qui que ce soit, quelque chose de plus en vertu

du prêt lui-même. Le prêt exige, en justice, seulement l'équivalence dans

l'échange. Par conséquent, si une personne quelconque reçoit plus qu'elle

n'a donné, elle sera tenue à restituer pour satisfaire au devoir que lui

impose la justice dite commutative, vertu qui ordonne de maintenir

scrupuleusement dans les contrats de commerce l'égalité propre à chacun

d'eux, et de la rétablir parfaitement quand on l'a rompue.

 
 ---....

http://www.finality.ch/edi01-09.htm
 
 

Famille et argent

Jean de Siebenthal

Généralités

Celui qui vous parle est mathématicien ; il n'est pas financier.

Cependant, il ne peut s'empêcher d'être stupéfait en considérant certains

certains résultats : la télévision nous apprend par exemple que dans

l'affaire relative au crash de Swissair, un montant supérieur à 700

millions de francs figurait au titre d'une dette portant uniquement sur

des intérêts.

Cela étant, on a là l'indice d'un problème très profond, que

l'on peut considérer dans le cas de la famille qui songe à s'établir ou à

se développer, à bâtir, à acheter une voiture par exemple. Si elle n'arrive

pas à économiser en temps utile, elle se voit dans l'obligation de

contracter un emprunt, auprès d'une banque, ou autrement. Il y a là

matière à réflexion, car aujourd'hui, il est impossible d'emprunter, sans

recourir à un taux fixé par le prêteur, par une banque, avec un plan de

remboursement.

Prenons un exemple aussi simple que possible : M. A

emprunte 100 francs à M. B. La somme due se monte donc à 100 francs

; elle est normalement indépendante du temps ; M.A peut signer un

papier: je dois 100 francs à M. B. Mais B va exiger que le temps soit de

la partie, et qu'au bout d'une année, A lui fournisse 120 francs (intérêt

20 %). En composant, au bout de deux ans, la somme prétendûment due

se monte à 144 francs, etc. Sans rien faire, sans aucun travail de B, ce

dernier s'attend à empocher 44 francs de plus. Seul le calendrier a

fonctionné. B pratique ainsi l'usure, il recueille les fruits d'une terre

qu'il n'a pas cultivée. C'est un usurier. Si vous mettez 100 francs dans

un coffret, et attendez une année, vous retrouverez vos 100 francs :

l'argent, de soi, est stérile.

Réclamer plus a toujours été très mal qualifié par tous les

grands auteurs, par les philosophes, les Conciles (Nicée en 325, Reims

en 1583), les Pères de l'Eglise (Saint Grégoire de Nazianze), accusant

les usuriers de vol, de fraude, de rapine, d'idolâtrie, de simonie, de crime

même, de viol du septième commandement, etc.

Le catéchisme du Concile de Trente est catégorique :

- L'usure est tout ce qui se perçoit au delà de ce qui a été

prêté, soit argent, soit autre chose qui puisse s'acheter et s'estimer à prix

d'argent. - Il est écrit dans le Prophète Ezéchiel (15) : « Ne recevez ni

usure ni rien au delà de votre prêt. » Et Notre-Seigneur nous dit dans S.

Luc (16) : « Prêtez sans rien espérer de là. » Ce crime fut toujours très

grave et très odieux, même chez les païens. De là cette maxime : Qu'estce

que prêter à usure ? Qu'est-ce que tuer un homme ? pour marquer

qu'à leurs yeux, il n'y avait pas de différence. En effet prêter à usure,

n'est-ce pas, en quelque sorte, vendre deux fois la même chose, ou bien

vendre ce qui n'est pas ?

Notre civilisation, hélas caractérisée par le viol systématique

des dix commandements, n'en oublie aucun !

Réfléchissons, si A emprunte à B, c'est qu'il est en position de

faiblesse ; B va en profiter pour hypothéquer les efforts de A. " Mon

cher, tu vas couvrir les risques que je cours, avec un intérêt, et plus le

temps s'écoule et plus tu me dois. C'est toi qui vas assurer le rendement

de mes 100 francs ; tes risques, je m'en moque. Ainsi A va s'épuiser à

couvrir les risques hypothétiques de B, qui prend ainsi les allures d'un

profiteur.

Notons que l'emprunteur A devient propriétaire des choses qui

lui sont prêtées, et que dans le prêt, celui qui emprunte demeure obligé,

tenu, de rendre la somme même empruntée. De plus, l'emprunteur,

maître de la chose prêtée, est seul chargé de tous les risques, et que le

profit toujours incertain doit lui appartenir.

Prenons divers exemples, avec intérêt 0 d'abord, puis divers

cas avec intérêt composé à 20%, puis un cas avec intérêt composé à 10 %

Situation «normale»

 

 

 

Famille et argent

Considérations diverses

En face du monde nouveau créé par les découvertes

scientifiques, les transformations industrielles et les révolutions sociales,

l'Eglise ne doit rien abandonner de la -doctrine que lui ont léguée les

siècles passés, les Pères de l'Eglise et les grands scolastiques du Moyen

Age sur la grave -question de l'usure. Elle a donné des solutions

pratiques pour les confesseurs, mais elle a refusé de se prononcer

doctrinalement, attendant de juger à ses fruits l'arbre économique

qu'avaient planté, hors de son champ, la Réforme et la Révolution.

Mais voici que ces fruits apparaissent et sont jugés de plus en

plus mauvais. Les économistes eux-mêmes commencent à se demander

avec angoisse quels épouvantables abus et quelles douloureuses misères

va créer le capitalisme moderne, dont l'une des affirmations

fondamentales est le droit absolu de l'argent à produire intérêt.

L'effondrement des deux tours du World Trade Center à New

York ne serait-il pas le signe d'une décadence ?

On commence à se retourner vers la doctrine de l'Eglise

comme vers une doctrine de salut. Il est temps de revenir vers des écrits

solides.

Encyclique Vix pervenit (Benoît XIV, 1747)

...l. - L'espèce de péché qu'on appelle usure réside

essentiellement dans le contrat de prêt (mutuum). La nature de ce contrat

demande qu'on ne réclame pas plus qu'on a reçu. Le péché d'usure

consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus qu'il n'a reçu

et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit, en plus du

capital rendu. Ainsi tout profit de ce genre, qui excède le capital, est

illicite et usuraire.

La raison qui rend juste ou injuste la perception d'un intérêt

dans le contrat de prêt, ce n'est pas tant que l'emprunteur en tire profit ou

non, mais plutôt que le prêteur se prive d'un profit estimable en argent.

Le titre, qui donne droit à un profit ou à une compensation, doit être

formellement cherché, non pas dans l'utilité que l'autre va tirer de mon

acte, mais dans l'utilité dont je me prive en faveur de cet autre, bien que

ces deux choses soient souvent unies et dépendantes l'une de l'autre.

Aussi formellement et directement le péché d'usure ne résulte pas, ... de

ce que le contrat de prêt est un prêt de consommation ou de production

pour l'emprunteur, comme quelques-uns le pensent, mais de ce que, en

général, ou pour le prêteur dans des cironstances particulières où il se

trouve, l'argent est productif ou non. Telles sont les raisons pour

lesquelles celui qui donne de l'argent à un autre peut demander à cet

autre une compensation sans injustice. Il n'importe pas au point de -vue

de la justice que l'emprunteur perçoive un profit ou non ».

En résumé celui qui confie de l'argent à autrui sous la forme

d'un contrat de prêt ne doit vouloir un intérêt que pour se compenser des

pertes qu'il subit du fait de ce contrat. S'il a en confiant cet argent une

autre intention, celle de participer au bénéfice éventuel, réalisé par autrui

avec cet argent, il n'y a pas en réalité un contrat de prêt mais un contrat

dont on peut déterminer la nature. C'est l'intention du propriétaire de

percevoir, ou une indemnité pour pertes subies, ou un profit pour

bénéfice réalisé, qui détermine la vraie nature du contrat passé et les

devoirs qui en résultent.

Une absurdité

J'ai cautionné une somme de Fr 300'000.-que je dois

rembourser, en payant un intérêt fixé à 5% pour simplifier, avec un

amortissement insignifiant. Chaque année, je verse à la banque un intérêt

de 15 000 Fr. En 20 ans, je verse à la banque Fr 300'000, et je n'ai rien

remboursé. La banque empoche sans rien faire, et elle peut continuer

cette opération fructueuse. N'est-ce pas aussi un vol ? Le principe selon

lequel le temps, c'est de l'argent, n'est-il pas immoral ?

Une mutation de civilisation devient urgente. Arrêtons ces

pratiques insensées.

Jean de Siebenthal

 

Doctrine sociale chrétienne

Nos Pèlerins de saint Michel de Pologne ont traduit dans leur

langue, les trois brochures de notre fondateur Louis Even, qu'ils ont

éditées en un seul livre, et ils lui ont donné le titre : « GLOBALNE

OSZUSTWO 1 D, (L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en sortir).

La couverture représente Jésus qui chasse les voleurs du Temple.

Vous lirez ci-dessous la lettre de Mgr Edward Frankowski qui

constitue l'avant-propos de ce livre. Sans aucun doute, ces lignes de Mgr

Frankowski encourageront les « assoiffés de justice » à lire les écrits de

Louis Even; elles auront pour effet de donner une nouvelle ferveur aux

apôtres du Crédit Social, qui mènent le bon combat depuis 65 ans.

Avant-propos de Mgr Edward Frankowski évêque auxiliaire

de Sandomierz en Pologne pour le livre de Louis Even qui contient

« L'Ile des Naufragés », « Qu'est-ce que le vrai Crédit Social » et « Une

finance saine et efficace »

La collection « Autour du Crédit Social » rencontre un plus

grand intérêt alors que la scène politique et économique de notre pays

s'assombrit davantage. Sur les ruines du communisme, occupées par les

gens en place lors de l'écroulement du système, se superpose une vague

toute aussi destructive de postmodernisme provenant de l'Ouest, le

capitalisme sauvage qui vole le peuple, et veut s'accaparer sans scrupule

du pouvoir et de l'argent, non pas pour la nation, mais pour quelques-uns.

L'État s'abaisse davantage, et les puissances d'argent internationales

deviennent plus fortes. Par conséquent, le pouvoir de l'État diminue

continuellement au profit des forces du marché. Il semble que Jean-Paul

II avait ces tendances à l'esprit lorsqu'il déclarait à Sosnowiec, en

Pologne, le 14 juin, 1999 :

« Un peu partout, au nom des lois du marché, on oublie les

droits de l'homme. Ceci survient par exemple lorsque l'on estime que le

profit économique justifie la perte du travail pour quelqu'un qui, en plus

du travail perd la possibilité de vivre et de pouvoir faire vivre sa famille.

Ceci survient aussi lorsque, pour augmenter la production, on refuse à

celui qui travaille le droit de se reposer, de s'occuper de sa famille, de

programmer sa vie de tous les jours. C'est toujours ainsi lorsque la

valeur du travail est définie non pas en fonction de l'effort de l'homme

mais du prix du produit, et ceci a également pour conséquence que la

rémunération ne correspond pas à la fatigue ».

On pourrait dire que notre nation est devenue semblable au

« gigantesque développement de la parabole biblique du riche qui festoie

et du pauvre Lazare. L'ampleur du phénomène met en cause les

structures et les mécanismes financiers, monétaires, productifs et

commerciaux qui, appuyés sur des pressions politiques diverses,

régissent l'économie mondiale : ils s'avèrent incapables de résorber les

injustices héritées du passé et de faire face aux défis urgents et aux

exigences éthiques du présent. » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis, n.

16.)

On devrait promouvoir le développement d'un monde meilleur

pour la vie publique de notre pays par l'introduction de principes

chrétiens, surtout dans le domaine économique. L'argent n'est pas le seul

problème, mais c'est le plus urgent à régler, parce que tous les autres

problèmes sont causés par l'argent. Les banquiers, qui ont le pouvoir de

créer l'argent, sont les dépositaires et gérants du capital financier, et

gouvernent le crédit et l'administrent à leur gré. Ils veulent nous mener

au point où, pendant la moitié de l'année, nous vivons de ce crédit, et

l'autre moitié, travaillons pour les taxes.

« Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l'organisme

économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains si bien que sans

leur consentement nul ne peut plus respirer. » (Pie XI, Encyclique

Quadragesimo Anno, n. 106.) « L'État… est tombé au rang d'esclave et

devenu le docile instrument de toutes les passions et de toutes les

ambitions de l'intérêt. » (Quadragesimo Anno, n. 109.)

Le pouvoir de l'argent ou, en d'autres mots, le pouvoir des

financiers internationaux, repose dans l'ignorance du peuple. Les

financiers perdront leur pouvoir seulement lorsque le peuple découvrira

leur escroquerie. L'Etat retrouvera alors sa force, et toute la société

deviendra aussi plus forte. La force politique provient de la force

publique. L'application de l'esprit chrétien dans la politique est donc la

mission la plus importante et la plus urgente de l'histoire polonaise.

Une réforme économique pourrait être appliquée,

spécialement par l'application du système de Crédit Social, qui est en

accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique. Il semble donc que

les propositions financières du Crédit Social ne sont pas seulement

dignes d'être considérées par les plus hautes autorités économiques et

politiques, mais aussi par la vaste multitude du public, afin d'appliquer

ces principes dans notre vie économique et politique. Ces principes nous

permettront de comprendre et d'élucider au plus haut point la situation

dans laquelle nous nous trouvons présentement, et nous apporteront des

solutions en accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique.

J'exprime ma reconnaissance et mes remerciements aux

membres de la rédaction du journal Vers Demain, ainsi qu'aux auteurs et

à la maison d'édition de la collection « Autour de la doctrine du Crédit

Social », pour tout cela. Ce journal et cette collection n'ont pas seulement

une valeur scientifique, mais aussi une valeur de vulgarisation, pour

rendre ces idées accessibles à la population. C'est ce qu'est la présente

œuvre de Louis Even, « L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en

sortir ». A tous les éditeurs, rédacteurs et lecteurs de Vers Demain, je

vous bénis de tout mon cœur !

Mgr Edward M. Frankowski

Evêque auxiliaire de Sandomierz, Pologne

 

 
 

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23, Av. Dapples
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Les familles positives.  www.familiaplus.com et textes de la Société Suisse de Bioéthique sur www.finality.ch
Adoptions:  http://site.voila.fr/famillessuisses  
Pour plus de justice:  http://www.appel-au-peuple.org
Enfants et pedo-criminels: www.marche-blanche.ch 
maladies:  www.stoplamal.ch
www.centredeformation.net et l'université des familles: http://www.familiaplus.com/guest.htm
Pour une vraie réforme globale, possible et urgente:
http://www.finality.ch/page94%D013%D0la%D0famille%D0et%D0le.htm
et
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Plus sur les sociétés secrètes: http://cailletm.free.fr/  et www.barruel.com
qui volent les innocents, avec la complicité du gouvernement, du parlement, des juges, des avocats et des experts. http://www.swissjustice.net/command/indexh_fr.html 
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Art: http://site.voila.fr/cosio
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Réflexions fondamentales:
http://www.finality.ch/edi01-09.htm
 
 
 
     

Flocon de neige, initiative fédérale et pétition mondiale.

Projet d' INITIATIVE FÉDÉRALE flocons de neige  
« Contre l'élimination des embryons humains congelés, pour leur adoption et contre le clonage»
Publiée cette année encore dans la Feuille fédérale.

Le droit suisse interdit la fabrication d’embryons surnuméraires.
Or, des milliers d’embryons humains congelés ont été créés et seraient supprimés obligatoirement dès la fin de 2003 ou donnés aux chercheurs pour une forme abjecte de torture "scientifique" si rien n’est fait.
Le Conseil fédéral demande un moratoire. Les citoyennes et citoyens suisses, aussi de l’étranger, soussignés, ayant le droit de vote, demandent, en vertu des articles 34, 136, 139 et 194 de la Constitution fédérale et conformément à la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (art. 68s), que ce moratoire soit mis en vigueur par un arrêté fédéral urgent (AFU)
et par des demandes de grâce pour condamnés à mort à chaque Canton,
et que la Constitution fédérale soit modifiée comme suit :

Art 119, lettre c remplacé par: Une fécondation n’a lieu que par l’union naturelle d’un père et d’une mère
et let. d remplacé par:
1. Tous les embryons humains congelés ou in vitro, notamment les cellules souches totipotentes ou les ovules « imprégnés », sont dignes de respect et des droits de l'homme.
2. Dans un délai d’un an, ces embryons doivent être implantés et donnés à l'adoption d’un couple marié.
3. L'import/export et le transport d'embryons humains à d'autres fins sont interdits.
4. Les autres formes de maternité de substitution sont interdites.
Dispositions transitoires:
1. Toute norme juridique ou de facto allant à l’encontre de ce respect est abrogée, notamment la loi fédérale. LPMA du 18 décembre 1998 et la lettre a de l’article 31 du Code Civil qui est remplacée par « La personnalité commence dès la fécondation, même d’un ovule imprégné ».
2. Les adoptions peuvent commencer de suite. La congélation se prolonge si aucun parent ne se présente.
3. La Confédération double les aides parentales communales, cantonales et fédérales ou les triple si l’enfant est handicapé. Dans ce dernier cas, les parents ont un mois pour décider de redonner l’enfant à une autre famille.
4. Un embryon mort, à quelque stade que ce soit, doit être inhumé avec le respect dû à tout être humain.
5. Une fécondation n’a lieu que par l'union naturelle d’un père et d’une mère, afin que toutes ces recherches notamment génétiques avec des souffrances inutiles, la mort d’embryons ou des clonages soient rendues impossibles à jamais.    
Seuls les électrices et électeurs résidant dans la commune indiquée en tête de liste peuvent y apposer leur signature. Les citoyennes et les citoyens qui appuient la demande doivent la signer de leur main. Celui qui se rend coupable de corruption active ou passive relativement à une récolte de signatures ou celui qui falsifie le résultat d’une récolte de signatures effectuée à l’appui d’une initiative populaire est punissable, respectivement selon les art. 281 et 282 du Code pénal. Une photocopie de fax peut être signée.
Canton        No postal    Commune politique       
Nom, manuscrit, MAJUSCULES    Prénom (s)     Date de nais.
jj/mm/aa    Adresse exacte, rue et numéro    Signature.  Contrôle  
                   
                   
                   
                   
                   
URGENT: Cette liste, même partiellement remplie, est renvoyée au plus vite, si possible aujourd’hui, à l’adresse de Familiaplus qui se chargera de la communiquer aux autorités compétentes. Toutefois, pour des raisons d’efficacité qui nous permettraient de gagner environ. 9'000 signatures qui sinon seraient perdues du fait des déménagements, nous vous prions d’en obtenir immédiatement la légalisation vous-même à votre mairie. Des listes supplémentaires vides peuvent être obtenues à la même adresse et également sur le site internet www.familiaplus.com et par un mail à info@familiaplus.com Ce que vous faites maintenant pour les plus petits et les plus pauvres qui n’ont même pas de chaleur et de nourriture, c’est la preuve de votre bonté. Vous pouvez photocopier vous-même cette feuille et la diffuser largement par tous les moyens que vous souhaitez.© autorisé, mais mentionner la source et ne rien changer au texte.
Familiaplus, Case postale 65, 1001 LAUSANNE, Tel : 021 6168882, Fax : 021 6168881.
Expiration du délai  imparti pour la récolte des signatures :  xxxx 200x   Le/la fonctionnaire soussigné/e certifie que les  ___  signataires de l’initiative populaire dont les noms figurent ci-dessus ont le droit de vote en matière fédérale dans la commune susmentionnée et y exercent leurs droits politiques. Le/La fonctionnaire compétente/e pour l’attestation
(Signature manuscrite, sceau et fonction officielle) :                                                                            
Lieu : ______________________Date : ______________________


La question métaphysique principale est celle-ci :

De manière exceptionnelle et pour lutter contre leur remise à la torture de
la recherche, est-ce un péché que de sauver nos plus petits frères, les
embryons abandonnés par la mère naturelle, en les implantant dans une autre
mère qui est prête, avec l'aide de son mari, à les éduquer jusqu'à l'âge
adulte ?

Après consultation des membres de comités de plusieurs associations, nous
attirons votre attention sur les points suivants et sur l'annexe qui
synthétise tous les principaux aspects de ce sujet délicat. :

C'est en sauvegardant ces deux aspects essentiels, union et procréation, que
l'acte conjugal conserve intégralement le sens de mutuel et véritable amour
. Paul VI Humanae vitae (par. 12).

Vous constaterez que le projet en annexe insiste deux fois sur cet aspect
essentiel. Pour des raisons politiques, comme seule concession, nous pensons
laisser ainsi entre les lignes, la possibilité aux couples stériles d'une
aide à la conception dans le cadre de la seule union physique légitime. Le
seul lieu pour un embryon est le secret protecteur du sein de sa mère.

Mais vu le million d'embryons déjà hors de ce nid, ( en Suisse, plus de
1'000, un million dans le monde) que faire ?

Les parents sont les premiers responsables, les scientifiques en seconde
ligne. Mais en cas de démission de ces responsables ou même d'abus amenant
même au clonage et aux manipulations de " cellules souches ", qui sont en
fait un ou plusieurs êtres humains par clonage, la société doit assumer son
rôle de protecteur du plus faible.

Un million de petits Christs au congélateur, plus encore si on se lave les
mains.

C'est donc une grave responsabilité, surtout dans le seul pays au monde à
démocratie directe, que de réagir rapidement avant l'irréparable, à fin
2003. Nous profitons de cette initiative pour inscrire que " La personnalité
commence dès la fécondation, même d'un ovule imprégné ".

De plus, le sujet des " mères porteuses " qui se sont déjà proposées, avec l
'accord de leur époux, et assez généreuses pour porter neuf mois un ou
plusieurs embryons en les sauvant d'une mort certaine et d'expérimentations
atroces grâce à des " adoptions facilement faisables", mérite une compassion
approfondie pour mieux comprendre leur courage et leur amour. Surtout que la
mère, avec l'accord de son époux, va l'adopter pour la vie ?

Est-ce correct de l'appeler porteuse ?

Ste Marie et St Joseph ne sont-ils pas dans une situation analogue ?

Les autres risques que vous signalez peuvent être affrontés au cas par cas,
vu que notre but est de stopper cette technique abusive. Le projet en annexe
permet de corriger la situation juridique actuelle qui oblige à tuer
légalement des êtres humains innocents et qui rend impossible leur sauvetage
en interdisant leur rachat et même leur don. Ni rachat des captifs, ni
Oeuvres de miséricorde pour le plus petit, quel cynisme !

Nous prions aussi de nous donner des liturgies pour l'enterrement de ces
embryons et pour leur baptême, et même pour bénir les couples courageux qui
se dévouent à sauver ces milliers d'innocents.

Notre responsabilité est grande. Si nous nous lavons les mains, la seule
démocratie directe du monde entérine un système juridique atroce et conforte
le règne du plus fort, du plus riche qui instrumentalise une fois de plus le
plus faible et qui oblige par la loi à tuer le plus faible en interdisant
son adoption sous des peines de fr. 100'000 d'amende et des menaces d'
emprisonnement.

Notre devise fédérale inscrite dans la pierre du Palais fédéral reste : Un pour tous, tous pour un.
Aidez-nous à la rendre possible ou proposez-nous quelque chose de mieux et de concret, dans
l'urgence, avant la fin du délai. Les chambres sont en pleine discussion et
il est bientôt trop tard.

Chaque petit enfant, c'est le Christ. Ce que vous aurez fait au plus petit
d'entre les miens, c'est à moi que vous l'aurez fait. J'avais froid, J'était
nu, J'avais faim, J'étais en prison C'est le rachat des captifs, C'est
toutes les oeuvres de miséricorde Si on ne les adopte pas, ils seront
charcutés et torturés pire que des bêtes de laboratoire, puis jetés à la
poubelle

En résumé, l'implantation d'un embryon congelé dans l'organisme d'une
nouvelle mère n'a rien à voir avec une insémination artificielle. un embryon
implanté à une mère porteuse est un être étranger au corps de cette mère,
l'embryon étant d'autres parents. Observons ici que dans le cas d'une mère
qui adopte un petit enfant, celui-ci se trouve ''incorporé'' juridiquement
et réellement à cette femme et dans la famille de celle-ci, bien qu'il soit
étranger au corps de cette mère. Il ne s'agit donc nullement du problème des
mères porteuses, mais du problème de l'adoption. Allez-vous laisser périr
des personnes dotées déjà d'une âme immortelle, en les empêchant d'être
adoptées ? On peut remarquer que trop souvent, l'attention se porte sur la
femme, en évitant pratiquement le regard sur la personne de l'embryon. Dans
le cas où une relation conjugale ne porte pas au succès d'avoir des enfants,
la solution est encore celle de l'adoption, d'un enfant déjà né, ou encore
non né. En résumé, les objections relatives à l'initiative ''Flocons de
neige'', ne nous paraissent pas contraignantes et nous espérons que nos
arguments auront su vous convaincre de nous aider à sauver le plus petit, d'
une cellule, d'un sort atroce.

 

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Documents de travail

– Juillet 2003   - 23 av. Dapples  1006 Lausanne  - Tél. : 021 616. 88. 88.

fax. 021 616. 88. 81. – www.familiaplus.com   – 

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L'adoption d'embryons - Sortir de l'impasse ?

Par P . Roland Graf

 

Sans modification du législateur et sans nouveaux chiffres de la  médecine reproductive, il faut compter qu'en Suisse à la fin 2003 on  détruira environ 1000 embryons prétendument surnuméraires. C'est ce que prévoit un règlement transitoire de la nouvelle loi sur les transplantations médicales.  Cela concerne tous les embryons fécondés in vitro avant le ler janvier 2001 . En soi la cryogénisation des embryons est mauvaise  La cryogénisation des embryons est mauvaise car elle place les embryons dans une situation indigne de l'être humain . Elle les bloque à un stade primaire de développement . Leur sort ultérieur dépend des décisions de tiers Cela est contraire à la dignité humaine car l'être humain ne doit pas être modelé mais doit se déterminer librement en bien ou en mal La loi est d'accord sur ce point puisque la cryogénisation des embryons est expressément interdite . C'est pourquoi on peut douter fortement de la déclaration faite par Pascal Couchepin aux États le 12 mars 2003 selon laquelle il n'y aurait eu en Suisse en 2002 que 81 nouveaux embryons dits surnuméraires . D'autant qu'on sait depuis le 14 avril 2003 que selon la commission préparatoire il y aurait eu en 2001 et 2002 chaque année 200 embryons surnuméraires. La discussion s'impose puisque les députés allemands Ulrike Höfken et René Röspel ont parlé de 15 embryons en 2001 et le professeur Wuermëling de 17 !  Il faut absolument que les conseillers nationaux exigent du Conseil fédéral et des milieux médicaux des statistiques plausibles et vérifiables. ''Eliminer '' - est-ce laisser mourir ou tuer ? On parle de ''laisser mourir''  les embryons, pas de les '' tuer'' Dans ce cas précis quel mot est le plus adapté à la réalité '? Potentiellement l'embryon surnuméraire a la capacité de se développer et de devenir un adulte. Un professionnel peut le cultiver et le transplanter dans l'utérus d'une femme à cette fin. Est-ce vraiment une situation comparable à celle d'un malade mourant ? Est-ce une sorte d'acharnement thérapeutique ? La réponse est résolument '' non''. Imaginons qu'un patient gravement atteint et dépendant de tout un appareillage de survie puisse tout d'un coup bénéficier d'une nouvelle technique, d'une nouvelle méthode. Les médecins auraient alors le devoir de traiter ce patient avec ces nouvelles méthodes à disposition . Pour l'embryon, le diagnostic est clair : amélioration possible en l'implantant dans une mère porteuse . Décongeler les embryons est un acte volontaire Les décongeler sans transfert ou par transfert dans le seul vagin (où ils n'ont aucune  chance de survie ) équivaut  à un meurtre . Ce n'est en tout cas pas '' laisser mourir''.  Détruire l'avenir d'un embryon apte à se développer équivaut à tuer un innocent et cela est moralement répréhensible .  Le problème de l'adoption des embryons  Qui prend au sérieux la dignité humaine ne peut accepter cette destruction légale et doit se poser la question du moyen de sauver ces embryons Certains veulent les  conserver pour la recherche . Mais il s'agit d'une manipulation qui tôt ou tard conduit à la mort en éprouvette , L'embryon ne peut survivre que si un couple l'adopte. Au premier regard c'est une solution tentante . Légalement et éthiquement cela n'est pas dépourvu de difficultés.  Le don d'embryon est interdit par la loi . Il ne fait pas de doute que cette interdiction vise à empêcher la fécondation en vue de dons . Juridiquement, il faudrait voir si une adoption d'embryons surnuméraires serait considérée comme un don tombant sous le coup de la loi. Si toutefois les embryons surnuméraires sont congelés en vue d'une fécondation conforme aux stipulations légales, l'adoption deviendrait légalement possible . La logique voudrait que soit possible le don d'embryons pour les sauver postérieurement à une cryogénisation mais que dirait un juriste ? Aux USA l'adoption d'embryons est possible et 12 embryons sur cent aboutissent à une naissance. L'adoption d'embryons est comparable à celle d'enfants . Il n'y a pas de lien génétique avec les parents . Il peut aussi exister des frères et soeurs. En droit suisse les enfants ont le droit de connaître leur ascendance mais le désir d'anonymat des parents prime. Au contraire de l'adoption ordinaire il y a un lien plus précoce entre les parents et l'enfant. Il ne faut pas négliger le problème de la très forte pression  artérielle en cas de grossesse par adoption d'embryon (30%  contre 15 % par fertilisation in vitro ) De même qu'avec la fivete, il y a un risque d'échec, un risque de naissances multiples, et un risque d'avortement après diagnostic prénatal.   En ce dernier cas il faut penser que les parents adoptifs avorteraient l'enfant du couple donateur. Les donateurs veulent en général savoir ce qu'il advient des embryons offerts et si cela a abouti à une naissance . Certains donateurs vivent mal ce don et ne s'expriment que contraints et réticents à l'occasion d'une collecte de statistiques ou d'une enquête d'opinion. Il y a aussi le domaine des risques génétiques. Faut-il obliger les donateurs à déclarer un éventuel risque génétique et faut-il en informer les parents adoptifs ? Doit-on fournir des données sur l'âge, la taille, le poids, la couleur des yeux et des cheveux ? L'âge de la mère est aussi un facteur à considérer. Doit-on envisager seulement les femmes qui ont tous les atouts de leur côté ou aussi celles qui ont des problèmes de stérilité ? Ces dernières diminueraient les chances pour l'implantation des embryons adoptés . Aux USA il n'y a que 28,3% d'embryons surnuméraires adoptés . Les 58,2% restant sont soit éliminés à la demande des parents ; soit on peut considérer que les parents désirent implicitement cette destruction puisqu'ils donnent de fausses adresses ou ne donnent plus de leurs nouvelles . Les dons pour la recherche s'élèvent à 13,5%.  Il existe des programmes d'adoption d'embryons, mais les couples ne sont pas enthousiastes . Il faudrait la pression de la loi pour sauver par ce biais le plus d'embryons possible . La constatation des surnuméraires entraînerait la perte du choix et l'adoption ne peut fonctionner que si la loi interdit la recherche ou la destruction .  Évaluation des différentes variantes Il est clair que l'adoption n'est un moyen de sauver les embryons que sous certaines conditions bien précises : 1 . Interdiction totale et absolue de la fécondation in vitro afin qu'il n'y ait plus d'embryons surnuméraires, interdiction de la destruction et de la recherche , allant de pair avec le don des surnuméraires pour l'adoption C'est cette seule variante qui est éthiquement responsable puisque ainsi il n'y aurait plus après un certain temps d'embryons surnuméraires . Les autres variantes posent problèmes et à mon sens contreviennent à l'éthique . 2. La profession médicale s'en tiendrait à une stricte application de la FIV (sous la surveillance du Conseil fédéral, surveillance actuellement inexistante),  il y aurait une interdiction formelle de destruction et de recherche et une adoption des surnuméraires Mais cela produirait de toute manière toujours encore des surnuméraires ,  3 . La pratique actuelle associée à une interdiction explicite de la recherche sur embryons et au don des surnuméraires pour adoption. Il y aurait encore toujours des surnuméraires avec le risque supplémentaire d'en pousser la production pour permettre l'adoption et le succès de l'implantation Ainsi il y aurait une répugnante intégration de l'adoption dans la culture de mort .  4 . La pratique actuelle avec une interdiction de l'adoption d'embryons, couplée à une interdiction de la recherche. Il subsisterait des embryons surnuméraires qui devront s'attendre à la mort en éprouvette .  La deuxième variante est déjà très problématique parce qu'on ne sait pas si tous les embryons pourraient être adoptés . À défaut leur nombre ne cesserait d'augmenter. Les variantes quatre et cinq sont également insatisfaisantes moralement et même répréhensibles . Même si une bonne intention conduit à l'adoption d'embryons il ne faut pas que cela devienne un usage abusif de la culture de mort . La destruction de tous les embryons n'est jamais admissible . Aucune des variantes 2 à 4 ne s'attaque à la cause du problème des surnuméraires . Donc on ne sort pas de l'impasse . Pour des raisons politiques il serait irréaliste de prôner et d'espérer une interdiction de la fécondation in vitro .Il serait de même en ce moment irresponsable d'introduire l'adoption d'embryons ( voir 3). Il faut d'abord que des statistiques sûres soient disponibles et que les points obscurs soient éclaircis. La balle est dans le camp de la profession médicale, du Conseil fédéral et des cantons Jusqu'à ce que tout cela soit tiré au clair, il faut impérativement prolonger le  délai de conservation, si nécessaire par une ordonnance fédérale urgente.  Qui porte la responsabilité de cette situation quasiment sans issue ?  Il n'y a aucun doute ; les responsables sont la médecine reproductive et le législateur . Ce sont eux qui ont combattu avec véhémence une interdiction de la fertilisation in vitro avant l'entrée en vigueur de la loi . Avec l'argument qu'il n'y aurait plus depuis 1992 d'embryons surnuméraires . Le médecin chef de la clinique féminine de Zurich a osé écrire que depuis l'acceptation de l'article constitutionnel 24 (maintenant 119) par le peuple il n'y avait plus d'embryons dits surnuméraires, parce que ce texte stipule que ne peuvent être développés que les embryons immédiatement transférables à  la femme (NZZ 28 . 1 . 2000) . 

Traduction par Denis Helfer de l'article de P. Roland Graf: 

 

Commentaire de www.Familiaplus.com

 

La volonté populaire a été trompée à nouveau. Nous devons exiger le respect de la Constitution actuelle.

 

Si l’initiative confirme les plus de 73% qui ont exigé des FIVETE sans embryons surnuméraires dans la Constitution suisse, nous pouvons gagner la guerre de l’adoption.


 

 

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Chaque année,
nous vous prions de participer aux Marches Blanches pour obtenir enfin des mesures efficaces et coordonnées contre les pédocriminels. Elles auront lieu dans toutes les capitales des cantons de la Suisse, merci de vous inscrire pour recevoir les invitations   info@familiaplus.com  


De plus, chaque année aura lieu au moins une journée particulière destinée à toute la famille,  merci de vous inscrire pour recevoir les invitations  info@familiaplus.com  en collaboration avec notamment certains des partenaires suivants (par ordre alphabétique) et certains de la page liens ( nous contacter pour y figurer):


ALLIANCE EVANGELIQUE ROMANDE

ALTER-NATIVE ASSOCIATION

ARMEE DU SALUT

ASSOCIATION CD

CAMPUS POUR CHRIST

FAMILIA +

FGBMFI

FONDATION SYMPTO-THERM

ICCC

KAÏROS

JEUNESSE EN MISSION

LA BARQUE

LE POINT D'EAU

LES OLIVIERS

LIFELINE

NOTRE-DAME DE FATIMA

OÏKOS

PARTENAIRES POUR LE DEVELOPPEMENT

PRO-LIFE

TORRENTS DE VIE

 
 

UNE FRAUDE GLOBALE ET SUBTILE CONTRE TOUTES LES FAMILLES.

LE CREDIT SOCIAL : CHRISTIANISME APPLIQUE

Alain Pilote

Le Crédit Social corrigerait le capitalisme de son vice financier et

appliquerait à merveille la doctrine sociale de l'Eglise (1)

Bulletin SCIENCE ET FOI, N° 37, 3e Trimestre 1995

CESHE France - B.P. 1055 - 59011 LILLE Cedex

 

Dans la dernière encyclique du Pape Jean-Paul II sur la question sociale, "Sollicitudo rei socialis", datée du 30 décembre 1987, un passage a pu en surprendre certains : le Pape condamne à la fois le capitalisme libéral et le collectivisme marxiste :

"La tension entre l'Orient et l'Occident vient d'une opposition ... entre deux conceptions du développement même des hommes et des peuples, toutes deux imparfaites et ayant besoin d'être radicalement corrigées... C'est là l'une des raisons sur lesquelles la doctrine sociale de l'Eglise adopte une attitude critique vis-à-vis du capitalisme libéral aussi bien que du collectivisme marxiste."

On comprend que l'Eglise condamne que l'Eglise condamne le communisme, ou collectivisme marxiste qui, comme le rappelait déjà le Pape Pie XI, est "essentiellement pervers" [intrinsèquement pervers] et anti-chrétien, puisque son but avoué est la destruction complète de la propriété privée, de la famille et de la religion. Mais pourquoi l'Eglise condamnerait-elle le capitalisme ? Le Pape serait-il contre l'entreprise privée ? Le capitalisme ne vaudrait-il pas mieux que le communisme ?

Non, ce que l'Eglise condamne, ce n'est pas le capitalisme en soi (propriété, libre entreprise). Au contraire, les Papes, loin de souhaiter la disparition de la propriété privée, souhaiteraient plutôt sa diffusion la plus large possible pour tous, que tous soient propriétaires d'un capital, soient réellement "capitalistes"

"Comme le déclare Notre prédécesseur Pie XII : "La dignité de la personne humaine exige normalement, comme fondement naturel pour vivre, le droit et l'usage des biens de la terre ; à ce droit correspond l'obligation fondamentale d'accorder une propriété privée autant que possible à tous ... il faut mettre en branle une politique économique qui encourage et facilite une plus ample accession à la propriété privée des biens durables : une maison, une terre, un outillage artisanal, l'équipement d'une ferme familiale, quelques actions d'entreprises moyennes ou grandes" (Jean XXIII, encyclique Mater et Magistra, 15 mai 1961).

Le Capitalisme a été vicié par le système financier

Les maux que l'Eglise reproche au système capitaliste [bien que le Vatican ait également sa banque] ne proviennent pas de sa nature (propriété privée, libre entreprise), mais du système financier qu'il utilise, un système financier qui domine au lieu de servir, qui vicie le capitalisme. Pie XI le disait dans son encyclique "Quadragesimo anno", en 1931 : "Le capitalisme n'est pas à condamner en lui-même, ce n'est pas sa constitution qui est mauvaise, mais il a été vicié".

Ce que l'Eglise condamne, ce n'est pas le capitalisme en tant que système producteur, mais selon les mots du Pape Paul VI, le "néfaste système qui l'accompagne", le système financier.

"Ce libéralisme sans frein conduisait à la dictature à bon droit dénoncé par Pie XI comme génératrice de "l'impérialisme de l'argent". On ne saurait trop réprouver de tels abus, en rappelant encore une fois solennellement que l'économie est au service de l'homme. Mais s'il est vrai qu'un certain capitalisme a été la source de trop de souffrances, d'injustices et de luttes fratricides aux effets durables, c'est à tort qu'on attribuerait à l'industrialisation elle-même des maux qui sont dus au néfaste système qui l'accompagnait. Il faut au contraire en toute justice reconnaître l'apport irremplaçable de l'organisation du travail et du progrès industriel à l'œuvre du développement." (Paul VI, Populorum progressio, 26 mars 1967, n° 26.)

Le Vice du système : L'argent est créé par les banques sous forme de dette :

C'est le système financier qui n'accomplit pas son rôle, il a été détourné de sa fin. L'argent ne devrait être qu'un instrument de distribution, un signe qui donne droit aux produits, une simple comptabilité.

Mais les banquiers, en se réservant le contrôle de la création de l'argent, en ont fait un instrument de domination. Puisque le monde ne peut vivre sans argent, tous - gouvernements, compagnies, individus - doivent se soumettre aux conditions imposées par les banquiers pour obtenir de l'argent, qui est le droit de vivre dans notre société actuelle. Cela établit une véritable dictature sur la vie économique ; les banquiers sont devenus les maîtres de nos vies, tel que le rapportait très justement Pie XI dans son encyclique "Quadragesimo anno", en 1933 :

  "Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à l'organisme économique, dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement, nul ne peut plus respirer."

Dettes impayables

Le vice du système, c'est que les banques créent l'argent sous forme de dette : la banque exige le remboursement d'argent qui n'existe pas. Cela est très bien expliqué dans la parabole de "L'île des Naufragés", de Louis Even, qu'on peut résumer ici brièvement :

Supposons une petite île où nous diviserions le système économique en deux : le système producteur et le système financier. D'un côté, il y a cinq naufragés qui réussissent à produire les différentes choses nécessaires à la vie - c'est le système producteur ; et de l'autre côté, un banquier qui leur prête de l'argent : c'est le système financier. Pour simplifier l'exemple, disons qu'il y a un seul emprunteur au nom de toute la communauté, que nous appellerons Paul.

Paul décide, au nom de la communauté, d'emprunter au banquier un montant suffisant pour faire marcher l'économie de l'île, disons 5000 F, à 8% d'intérêt. Le banquier prête 5000 F, mais à la fin de l'année il exige le remboursement du capital, 5000 f, plus 400 F pour l'intérêt. Ce 400 F pour payer l'intérêt n'existe pas, il n'y a que 5000 en circulation sur l'île.

La production sur l'île avait bien augmenté durant l'année, mais pas l'argent. Ce ne sont pas des produits que le banquier exige, mais de l'argent. Les habitants de l'île fabriquaient des produits, mais pas d'argent. Seul le banquier a le droit de créer l'argent.

Remarquez aussi, quand bien même le banquier aurait prêté cet argent à un taux d'intérêt de 1%, ce qui n'aurait fait qu'un intérêt de 50 F à payer à la fin de l'année, les cinq habitants de l'île n'auraient pas plus été capables de rembourser au banquier capital et intérêt, car il n'y a que 5000 F sur l'île, pas 5050. Et si le taux d'intérêt est plus élevé, cela ne fait qu'empirer le problème et augmenter la dette. Toute cela pour démontrer que tout intérêt demandé sur de l'argent créé, même à un taux de 1 pour cent, est de l'usure, est un vol.

La situation des cinq habitants de l'île des Naufragés, c'est celle de tous les pays du monde : tout l'argent en circulation est un prêt, qui doit retourner à la banque grossi d'un intérêt. Le banquier crée l'argent et le prête, mais il se fait promettre de se faire rapporter tout cet argent, plus d'autre qu'il ne crée pas. Il demande de lui rapporter, en plus du capital qu'il a créé, l'intérêt qu'il n'a pas créé, et que personne n'a créé. Comme il est impossible de rembourser de l'argent qui n'existe pas, on doit emprunter de nouveau, et les dettes s'accumulent. C'est ce qui arrive dans tous les pays du monde, et d'une manière plus aiguë dans les pays du Tiers-Monde (2).

Le Fonds Monétaire International

Pour les pays les plus endettés du Tiers-Monde, il existe un organisme, le "Fonds Monétaire International" (FMI), qui leur accorde des prêts, mais à des conditions très sévères, que le FMI appelle "réformes structurelles", qui sont en réalité des mesures d'austérité : réduire les importations, réduire les salaires des travailleurs, couper dans l'aide sociale et les services publics, augmenter leurs exportations (vendre dans d'autres pays des produits dont leurs habitants auraient eu besoin) pour obtenir de l'argent des pays étrangers, afin de pouvoir payer leur dette. Ainsi, les meilleures terres du pays ne serviront pas à nourrir la population locale, mais à produire de la nourriture qui sera exportée afin d'obtenir les précieux dollars pour payer les dettes. C'est l'humain qui est sacrifié au dieu-argent.

Les banquiers prétendent venir en aide aux pays endettés en leur accordant de nouveaux prêts. Mais chaque fois que les pays débiteurs empruntent, ils doivent rembourser aux banques plus d'argent qu'ils n'ont reçu. En fait, ces prêts ne les aident pas du tout, au contraire, ils les appauvrissent de plus en plus : et c'est exactement ce que les banquiers (3) veulent, pour pouvoir s'emparer de toutes les richesses de ces pays.

Remettre totalement les dettes

C'est une telle situation que l'Eglise condamne. A la demande du Pape Jean Paul II, la Commission Pontificale Justice et Paix émettait, le 27 décembre 1986, un document intitulé "Une approche éthique de l'endettement international", qui disait, entre autres :

"Les pays débiteurs, en effet, se trouvent placés dans une sorte de cercle vicieux : :ils sont condamnés, pour pouvoir rembourser leurs dettes, à transférer à l'extérieur, dans une mesure toujours plus grande, des ressources qui devraient être disponibles pour leur consommation et leurs investissement internes, donc pour leur développement.

"Le service de la dette ne peut être acquitté au prix d'une asphyxie de l'économie d'un pays et aucun gouvernement ne peut moralement exiger d'un peuple des privations incompatibles avec la dignité des personnes ... S'inspirant de l'Evangile, d'autres comportements seraient à envisager, comme consentir des délais, remettre partiellement ou même totalement les dettes ... En certains cas, les pays créanciers pourront convertir les prêts en dons (4).

"L'Eglise rappelle la priorité à accorder aux hommes et à leurs besoins, par-delà les contraintes et les techniques financières souvent présentées comme seules impératives."

Alain Garcia du Pérou

Une fois qu'on a compris qu'il n'y a pas moyen de payer la dette dans le système actuel, puisque tout l'argent au départ est créé sous forme de dette, on comprend que ce qui est criminel, ce n'est pas de ne pas vouloir payer la dette, mais très justement de vouloir la payer : car payer la dette pour un pays dans le système actuel, cela signifie retirer tout l'argent de la circulation et faire crever de faim sa population.

Les pays d'Amérique latine ont déjà payé plusieurs fois en intérêt le montant qu'ils ont emprunté au début, mais ils doivent encore autant qu'au commencement. Plusieurs pays se sont aperçus de cette situation absurde, et ont décidé de couper tout lien avec le FMI. Le leader de ces pays qui ont décidé de tenir tête aux banquiers, c'est sans contredit, le Président du Pérou, Alain Garcia.

 Le Président Garcia disait lui-même, le jour de son arrivée au pouvoir : "Ma première responsabilité est devant le peuple péruvien qui est pour moi le premier créancier. J'ai été élu par le peuple, et non par un cercle de banquier". Garcia est confiant que tôt ou tard, tous les pays suivront son exemple et ne feront plus affaire avec le système voleur d'argent-dette des banquiers. C'est ce que les banquiers craignent le plus, et avant que cela arrive, ils feront tout pour éliminer Garcia ou écraser son gouvernement.

Solution : un argent sans dette créé par la société

Mais la position des gens comme Garcia est-elle réaliste, un pays peut-il fonctionner sans emprunter l'argent-dette des banquiers internationaux ? Oui, et c'est très facile à comprendre : Ce n'est pas le banquier qui donne à l'argent sa valeur, c'est la production du pays. Le banquier ne produit absolument rien, il ne fait qu'apporter des chiffres, qui permettent au pays de faire usage de sa propre capacité de production, de sa propre richesse. Sans la production de tous les citoyens du pays, les chiffres du banquier ne valent absolument rien.

Donc ces chiffres-là, le pays peut très bien les faire lui-même sans s'endetter envers les banquiers internationaux (5). Pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l'intérêt à un système bancaire privé pour l'usage de son propre argent, qu'il pourrait émettre lui-même sans passer par les banques, et cela sans intérêt, sans dettes ? En fait, c'est justement le premier devoir de chaque gouvernement souverain d'émettre sa propre monnaie, sans dette. Donc ce qu'il faut, c'est un argent fait par la société, sans dette, pour les besoins de la société.

Argent social, crédit social

 C'est justement ce que propose le système dit du "Crédit Social", un ensemble de propositions financières énoncées pour la première fois en 1917 par l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas. En fait, les mots "argent social" et "crédit social" veulent dire la même chose, et c'est pour cela que Douglas a désigné des propositions financières par ce nom : au lieu d'avoir un argent créé par les banques, un crédit bancaire, on aurait un argent créé par la société, un crédit social.

Le Crédit Social

Le Crédit Social ramènerait l'argent à son rôle, qui est celui d'être un instrument de distribution. Puisque l'argent n'est qu'une question de chiffre qui doivent représenter les produits, une simple comptabilité, le Crédit Social établirait une comptabilité juste, où la finance serait un reflet exact des réalités économiques : l'argent serait émis au rythme de la production, et retiré de la circulation au rythme de la consommation. On aurait ainsi un équilibre constant entre les prix et le pouvoir d'achat, le dollar garderait sa valeur, et tout endettement serait impossible, l'argent serait enfin mis au service de l'homme.

Les systèmes au service de l'homme (6)

Que les systèmes soient au service de l'homme, c'est justement là le principe de base de la doctrine sociale de l'Eglise : la primauté de la personne humaine. Le Pape Jean XXIII le rappelait dans son encyclique Mater et Magistra, en 1961 :

"La doctrine sociale chrétienne a pour lumière la Vérité, pour objectif la justice et pour force dynamique l'Amour ... Son principe de base est que les êtres humains sont et doivent être fondement, but et sujets de toutes les institutions où se manifeste la vie sociale."

Le Crédit Social partage la même philosophie. C.H. Douglas écrivait au tout début de son premier livre, "Economic Democracy" : "Les systèmes sont faits pour l'homme, et non pas l'homme pour les systèmes, et l'intérêt de l'homme, qui est en son propre développement, est au-dessus de tous les systèmes".

Le But de l'économique : la satisfaction des besoins humains [et quels sont les vrais besoins humains et pour quoi et pour qui l'homme est créé ? - Cf. Les Principe et fondement de Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, car en "toute chose, considère la fin " dit l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ (op. I, chap. XXIV)]

Donc, le but des systèmes économique et financier, selon l'Eglise, est aussi le service de l'homme Le but du système économique, c'est la satisfaction des besoins humains, produire les biens dont l'homme a besoin (c'est le rôle du système producteur) et s'assurer que les biens soient distribués et atteignent les hommes qui en ont besoin (c'est le rôle du système financier). Le Crédit Social possède une technique qui ferait justement les systèmes producteur et financier accomplir leur fin.

Le Pape Pie XI, dans son encyclique déjà citée "Quadragesimo anno", rappelle le but, la fin du système économique :

" L'organisme économique et social sera sainement constitué et atteindra sa fin alors seulement qu'il procurera à tous et à chacun de ses membres tous les biens que les ressources de la nature et de l'industrie, ainsi que l'organisation vraiment sociale de la vie économique, ont le moyen de leur procurer. Ces biens doivent être assez abondants pour satisfaire aux besoins d'une honnête subsistance et pour élever les hommes à ce degré d'aisance et de culture qui, pourvu qu'on en use sagement, ne met pas d'obstacles à la vertu, mais en facilite au contraire singulièrement l'exercice." [Ne pas oublier cependant les Psaumes, 33 (Vg.) : 10 ; et le Deutéronome, 28 : 1-4, 9-12, 15, 28-29, 32, 45, 49-52 ; cf. également le Guide des pécheurs de Louis de Grenade, un des livres préférés de saint François de Sales, tome I, chap. 22.]

Les biens de la terre sont destinés à tous

Le Pape parle de tous et chacun des membres de la société qui ont droit aux biens matériels [et naturellement à l'enfer éternel, car " nous étions par nature voués à la colère divine " : Éph., 2 : 3] ; il rappelle là cet autre principe de base de la doctrine sociale de l'Eglise : les biens de la terre sont destinés à tous, parce que tous ont le droit de vivre, et que pour vivre l'homme a besoin de biens matériels [et "de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" - Matthieu, 4 : 4] : de la nourriture, des vêtements, un logis. Ce droit a été rappelé aussi par le Concile Vatican II :

"Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité" (Constitution Gaudium et Spes, n° 69).

La misère en face de l'abondance

Donc Dieu a créé l'homme avec ses besoins matériels ["pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme" - S. Ignace de Loyola, Principe et fondement] : se nourrir, s'habiller, se loger. Mais le Créateur a aussi mis sur la terre tout ce qu'il fallait pour satisfaire ces besoins ; car il sait bien que nous avons besoin de toutes ces choses, puisque c'est Lui qui nous a créés. Nous demandons notre pain quotidien [et notre pain supersubstantiel - Matthieu, VI, 11 : "Panem nostrum supersubstantialem"]. Dieu nous donne ce pain, en abondance même : malgré tous les quotas pour empêcher la production, les pays industriels se lamentent d'avoir des surplus agricoles de toutes sortes. Par exemple, pour la seule année 1987, la Communauté Economique Européenne a entreposé pour 200 milliards de francs de surplus agricoles - beurre, lait, viande, blé - sans compter tout ce qu'elle a dû détruire.

Or, pendant ce temps, sur la même terre, des milliers d'êtres humains meurent chaque jour parce qu'ils n'ont pas de quoi manger. Est-ce la faute de Dieu ? Non, sûrement pas. Alors, pourquoi ces gens n'ont-ils pas d'argent pour acheter ces produits ?

Un dividende

Donc, pour que tous et chacun aient accès aux biens de la terre, et aient au moins le minimum pour vivre, ça leur prend un minimum d'argent. Le Crédit Social y verrait, en attribuant à chaque individu une somme d'argent, un dividende, basé sur la part de la production qui ne provient pas directement du labeur humain, soit l'héritage des richesses naturelles et des inventions des générations passées, qui sont tous des dons gratuits de Dieu.

La machine : alliée ou ennemie de l'homme ?

Dans le système actuel, seulement ceux qui son employés dans la production ont droit à un revenu, qui est distribué sous forme de salaire. On veut lier le revenu à l'emploi. Or, cela est contraire aux faits puisque grâce aux nouvelles inventions, à la technologie, au progrès, on a de moins en moins de labeur humain, de travailleurs, pour produire les biens : ce sont les ordinateurs, les robots qui font le travail à notre place.

La technologie est-elle un mal ? Faut-il se révolter et détruire les machines parce qu'elles prennent notre place ? Non, si le travail peut être fait par la machine, tant mieux, cela permet à l'homme de se consacrer à d'autres activités, des activités libres, des activités de son choix. Mais cela, à condition de lui donner un revenu pour remplacer le salaire qu'il a perdu avec la mise en place de la machine, du robot ; sinon, la machine, qui devrait être l'alliée de l'homme, devient son adversaire, puisqu'elle lui enlève son revenu, et l'empêche de vivre.

Le matérialisme du plein emploi

Mais si l'on veut persister à tenir tout le monde, hommes et femmes, employés dans la production, même si la production, pour satisfaire les besoins de base, est déjà toute faite, et cela avec de moins en moins de labeur humain, alors il faut créer de nouveaux emplois complètement inutiles, et dans le but de justifier ces emplois, créer de nouveaux besoins artificiels, par exemple une avalanche de publicité, pour que les gens achètent des produits dont ils n'ont pas réellement besoin. C'est ce qu'on appelle "la société de consommation".

De même, on fabriquera des produits dans le but qu'ils durent le moins longtemps possible, dans le but d'en vendre plus, et faire plus d'argent, ce qui entraîne un gaspillage non nécessaire des ressources naturelles, et la destruction de l'environnement. Aussi, on persistera à maintenir des travaux qui ne nécessitent aucun effort de créativité, qui ne demandent que des efforts mécaniques, et qui pourraient très bien être remplacés par la machine, où l'employé n'a aucune chance de développer sa personnalité. Mais pour cet employé, ce travail, si déshumanisant soit-il, est la condition d'obtenir de l'argent, le permis de vivre.

 Ainsi, pour lui et pour une multitude de salariés, la signification de leur emploi se résume à ceci : aller travailler pour obtenir l'argent qui servira à acheter le pain qui leur donnera la force d'aller travailler pour gagner l'argent ... et ainsi de suite jusqu'à l'âge de la retraite, s'ils ne meurent pas avant. Voilà une vie vide de sens, où rien ne différencie l'homme de l'animal.

Activités libres

Justement, ce qui différencie l'homme de l'animal, c'est que l'homme n'a pas seulement des besoins matériels, il a aussi des besoins culturels, spirituels. Comme dit Jésus dans l'Evangile : "L'homme ne vit pas seulement que de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu". Vouloir occuper tout le temps de l'homme à l'entretien de sa vie matérielle, c'est du matérialisme, car c'est nier que l'homme a aussi une dimension et des besoins spirituels.

Mais alors, si l'homme n'est pas employé dans un travail salarié, que va-t-il faire de ses temps libres ? Il les occupera à des activités libres, des activités de son choix. C'est justement dans ses temps libres, dans ses loisirs, que l'homme peut vraiment développer sa personnalité, développer les talents que Dieu lui a donnés et les utiliser à bon escient [pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes].

De plus, c'est durant leurs temps libres que l'homme et la femme peuvent s'occuper de leurs devoirs familiaux, religieux et sociaux : élever leur famille, pratiquer leur religion (connaître, aimer [adorer] et servir Dieu), venir en aide à leur prochain. Elever des enfants est le travail le plus important au monde, mais parce que la femme qui reste au foyer pour élever ses enfants ne reçoit pas de salaires, on considère qu'elle ne fait rien, qu'elle ne travaille pas !

Etre libéré de la nécessité de travailler pour produire des biens essentiels à la vie ne signifie aucunement paresse. Cela signifie tout simplement que l'individu est alors en position de choisir l'activité qui l'intéresse. Sous un système de Crédit Social, il y aura une floraison d'activités créatrices. Par exemple, les plus grandes inventions, les plus grands chefs-d'œuvre de l'art ont été accompli dans des temps libres. Comme le disait C.H. Douglas :

"La majorité des gens préfèrent être employés - mais dans des choses qu'ils aiment plutôt que dans des choses qu'ils n'aiment pas. Les propositions du Crédit Social ne visent aucunement à produire une nation de paresseux ... Le Crédit Social permettrait aux gens de s'adonner aux travaux pour lesquels ils sont qualifiés. Un travail que vous faites bien est un travail que vous aimez, et un travail que vous aimez est un travail que vous faites bien."

Manque chronique de pouvoir d'achat

Donc, vouloir distribuer la production rien que par la récompense au labeur humain (les salaires), c'est contraire aux faits (7). Mais c'est aussi impossible, car jamais l'argent distribué comme récompense au travail ne peut acheter la production qui comprend d'autres éléments dans ses prix. C'est un autre défaut du système actuel que Douglas a expliqué dans ce qui est connu sous le nom "Théorème A + B".

Les économistes prétendent que la production finance automatiquement la consommation, que les salaires distribués suffisent pour acheter tous les produits mis en vente. Mais les faits prouvent le contraire : le producteur doit inclure tous ces coûts de production dans son prix. Les salaires distribués à ses employés (que Douglas appelle paiement A) ne sont qu'une partie du coût de production du produit. Le producteur a aussi d'autres coûts de production (que Douglas appelle paiement B) qui ne sont pas distribués en salaires : les paiements pour les matériaux, les taxes, les charges bancaires, les charges pour dépréciations (le remplacement des machines qui s'usent ou se brisent), etc.

Le prix de vente du produit doit inclure tous les coûts : les salaires (A) et les autres paiements (B). Le prix de vente du produit sera A + B. Alors, il est évident que les salaires (A) ne peuvent acheter la somme de tous les coûts (A + B). Il y a donc un manque chronique de pouvoir d'achat dans le système. Et remarquez bien, même si on essaye d'augmenter les salaires, la hausse des salaires sera incluse automatiquement dans les prix. Cela ne réglera rien. Pour pouvoir acheter toute la production, il faut donc un revenu supplémentaire en dehors des salaires, au moins égal à B. C'est ce que ferait le dividende du Crédit Social.

Une montagne de dettes

Mais puisque le dividende social n'a pas encore été institué, théoriquement, dans le système actuel, on devrait avoir une montagne de produits invendus. Si les produits se vendent malgré tout, c'est qu'on a à la place une montagne de dettes ! En effet, puisque les gens n'ont pas assez d'argent, les marchands doivent encourager les ventes à crédit pour écouler leur marchandise. Mais cela ne suffit pas pour combler le manque de pouvoir d'achat.

Alors on insistera sur le besoin de travaux qui distribuent des salaires sans augmenter la quantité des biens consommables mis en vente : les travaux publics (construction de ponts ou de routes), la production d'armement de guerre (sous-marins, avions, etc.). Au Etats-Unis, il est estimé que l'emploi d'une personne sur dix est relié à l'industrie de guerre. Mais tout cela ne suffit pas non plus. [Cf. La paix indésirable ? (document machiavélique), Rapport sur l'utilité des guerres, Préface de H. McLandress (J.K. Galbraith), Introduction de Léonard C. Lewin, Calmann-Lévy, Paris, 1968.]

Guerres commerciales

Alors on cherche à avoir une "balance commerciale favorable", c'est-à-dire exporter, vendre à l'étranger plus de produits qu'on en reçoit, pour obtenir de l'étranger de l'argent qui servira à combler notre pouvoir d'achat déficient et acheter nos produits. Or, il est impossible pour tous les pays d'avoir une "balance commerciale favorable" : si certains pays réussissent à exporter plus de produits qu'ils en importent, ça prend nécessairement aussi, en contrepartie, des pays qui reçoivent plus de produits qu'ils n'en envoient. Mais comme tous les pays veulent envoyer dans d'autres pays plus de produits qu'ils n'en reçoivent, cela cause entre ces pays des conflits commerciaux, qui peuvent même dégénérer en conflits armés.

Alors comme dernière trouvaille, les économistes ont découvert un endroit où envoyer nos produits sans rien risquer de recevoir en retour, un endroit où il n'y a aucun habitant : la lune, l'espace. En effet, on dépensera des milliards pour construire des fusées pour aller sur la lune ou d'autres planètes ; tout cet énorme gaspillage de ressources simplement dans le but de générer des salaires qui serviront à acheter la production qui reste invendue dans notre pays. C'est le cas de le dire, les économistes sont vraiment dans la lune !

Une réforme du système financier

Des dettes impayables, des gens qui crèvent de faim en face de montagnes de produits parce qu'ils n'ont pas d'argent, la création de besoins factices pour pouvoir créer des emplois et distribuer du pouvoir d'achat, le gaspillage éhonté des ressources naturelles : ce sont tous là des maux causés par le mauvais système financier actuel qui régit le capitalisme.

Quand le Pape condamne le capitalisme "libéral", ce sont tous ces maux dus au système financier que le Pape condamne : il condamne la dictature de l'argent rare, il condamne un système qui met l'argent au-dessus de la personne humaine, où les lois de l'économie sont suprêmes, intouchables, et l'homme doit s'y soumettre sans dire un mot :

"Il est nécessaire de dénoncer l'existence de mécanismes économiques, financiers et sociaux qui, bien que menés par la volonté des hommes, fonctionnent souvent d'une manière quasi automatique, rendant plus rigides les situations de richesses des unes et de pauvreté des autres" (Encyclique Sollicitudo rei socialis, n° 16).

"De toute évidence, il y a un défaut capital, ou plutôt un ensemble de défauts et même un mécanisme défectueux à la base de l'économie contemporaine et de la civilisation matérialiste, qui ne permettent pas à la famille humaine de se sortir, dirais-je, de situations aussi radicalement injuste" (Encyclique Dives in Misericordia, 30 novembre 1980, n° 11).

"Une réforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgente et nécessaires" (Message du Pape à la 6e conférence des Nations Unies sur le Commerce et de Développement, Genvève, 26 septembre 1985) [ce dont les Nations unis n'ont que faire, fonctionnant selon le système pyramidal de Kelsen où la personne humaine n'a pas sa place !].

Ce que le Pape demande c'est une réforme des systèmes financiers et économiques, en vue de l'établissement d'un système économique au service de l'homme ; un système économique qui existe pour servir les besoins de l'homme, et non pour servir les besoins des financiers [et des francs-maçons ou des Illuminatis dont le prince du mensonge tire les ficelles - cf. "Des Pions sur l'Echiquier" de William Guy Carr] :

"Je fais appel à tous les chargés de pouvoir afin qu'ensemble ils s'efforcent de trouver les solutions [mais elles existent !] aux problèmes de l'heure, ce qui suppose une restructuration de l'économie de manière à ce que les besoins humains l'emportent toujours sur le gain financier" (Jean-Paul II aux pêcheurs, St John's, Terre-Neuve, 12 septembre 1984).

Avec la réforme du système financier prôné par le Crédit Social, le système capitaliste serait corrigé de son vice financier, et tous les citoyens deviendraient réellement des capitalistes, chacun ayant droit à une part du capital des richesses naturelles du pays et du progrès, et pourraient ainsi, avec leur dividende, commander au système producteur les biens et services qui leur sont nécessaires.

Christianisme appliqué

De plus, les propositions financières du Crédit Social, en établissant un système économique et financier au service de l'homme, et garantissant à tous le droit aux biens matériels par l'attribution d'un dividende à chaque citoyen, appliqueraient à merveille la doctrine sociale de l'Eglise. Cela est tellement vrai que le fondateur du Crédit Social, C.H. Douglas, a déjà dit que le Crédit Social pouvait être défini en deux mots : christianisme appliqué.

Crédit Social : seule solution

Un autre qui était convaincu que le Crédit Social est le christianisme appliqué, qu'il appliquerait à merveille l'enseignement de l'Eglise sur la justice sociale, c'est le Père Peter Coffey, docteur en philosophie et professeur au Collège de Maynooth, en Irlande [et non dans la France maçonnique ou naturaliste]. Il écrivait à un jésuite canadien, le Père Richard, en mars 1932 :

"Les difficultés posées par nos questions ne peuvent être résolues que par la réforme du système financier du capitalisme, selon les lignes suggérées par le Major Douglas et l'école du crédit. C'est le système actuel qui est à la racine des maux du capitalisme. L'exactitude de l'analyse faite par Douglas n'a jamais été réfutée, et la réforme qu'il propose, avec sa fameuse formule d'ajustement des prix, est la SEULE réforme qui aille jusqu'à la racine du mal.

"Personnellement, je suis convaincu que la finance capitaliste doit inévitablement engendrer des guerres, des révolutions et la famine de millions d'êtres humains, dans un monde d'abondance potentielle. J'ai étudié le sujet durant quinze années et je considère une réforme financière telle que proposée par Douglas comme essentielle au rétablissement d'un système économique chrétien de propriété largement répandu et, par conséquent, la seule option à opposer à celle d'un communisme révolutionnaire [prenons bien garde à José Bové et à ceux qui l'encadrent et l'accompagnent], violent et athée... Je ne vois qu'un seul choix : c'est ou bien le Crédit Social de Douglas, ou bien le chaos du communisme. Tout le nœud de la tragique transition du capitalisme au communisme est actuellement situé dans la finance [en 1932 !]."

 Le Pape dit que c'est le devoir de tous les catholiques de travailler à l'établissement de la doctrine sociale de l'Eglise. Or, à notre connaissance, aucune autre solution n'appliquerait aussi parfaitement la doctrine sociale de l'Eglise que le Crédit Social. En fait, le Crédit Social est la seule solution à opposer au mauvais système financier actuel, la seule solution pour corriger le système capitaliste de son vice financier et faire de tous les individus de vrais capitalistes. Donc, tous les catholiques, et tous ceux qui ont soif de justice, devraient se mettre à étudier et à répandre le Crédit Social, qui mettrait réellement l'économie au service de l'homme [ou de la personne humaine].

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1) Extrait de "Vers Demain", Spécimen gratuit, s.d., peut être obtenu auprès de : Pèlerins de Saint Michel, 91, rue des Mauges, 49450 St Macaire en Mauges (France), ou Joséphine Kleynen, 18, rue abbé Cuylits, 1070 Bruxelles (Belgique).

2) Ndlr. Il est impossible, sur de longues durées, d'honorer les prêts à intérêt réel (hors inflation). Si Hérode avait emprunté 1 franc à la naissance du Christ à 2% d'intérêt, il devrait aujourd'hui rembourser une somme fabuleuse égale à 1016 francs (10 suivi de 16 zéros), soit la valeur d'une très belle maison pour chacun des habitants de la terre.

3) Ndlr. Le mot "banquier", dans la langue de l'auteur, ne s'applique évidemment pas aux cadres, même dirigeants, des banques, mais au petit nombre des décideurs qui fixent les règles de l'émission monétaire, tout particulièrement les directeurs de la Federal Reserve Bank aux Etats-Unis. M. Allais, dans le cours d'économie qu'il donnait en 1967, insistait sur l'ignorance des banquiers quant aux mécanismes de la création monétaire.  

4) Ndlr. Il est significatif que ce document romain, en négligeant de distinguer capital et intérêt, oublie la doctrine de l'Eglise et déplace le devoir de justice vers un appel à la charité.

5) Ndlr. L'auteur néglige ici une des possibilités offertes par les prêts internationaux : mettre "à l'abri" de l'argent en devises. Il y a parfois loin de la parole aux actes : Alain Garcia est aujourd'hui réfugié en Colombie ; il est poursuivi pour avoir détourné 50 millions de dollars, soit l'équivalent du revenu annuel de 25.000 péruviens (cf. Présent du 23/8/95).

6) Ndlr. Dans une société en ordre, l'économie est au service de la politique, et la finance au service de l'économie. Nous voyons aujourd'hui un ordre exactement inverse, ou, pour reprendre le mot de Marcel François, un "monde à l'envers".

7) Ndrl. Le revenu indirect lié à une redistribution collective (allocations, prestations diverses) égale aujourd'hui la moitié des revenus directs (salaires et dividendes).

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L'EQUATION DE LA REPRISE

(et d'un retour à l'espérance)

Dr. E. TREMBLAY

Bulletin SCIENCE ET FOI, N° 37, 3e Trimestre 1995

CESHE France - B.P. 1055 - 59011 LILLE Cedex

Nous avons toujours pensé qu'on ne pourrait vaincre les agresseurs de la vie humaine, et en particulier à leur tête le mondialisme malthusien avorteur américain, que lorsque nous aurions montré l'erreur de leurs arguments. Un des grands arguments qui conduit au malthusianisme féroce des gouvernements est la croyance en un monde fini consommé par l'homme, avec l'idée qu'après cette consommation il n'y a plus rien pour l'homme, et surtout pour eux ; d'où l'idée de détruire la population humaine pour que la consommation dure plus longtemps. Cette conception est fondée sur l'équation du Club de Rome (réserves divisées par consommation annuelle = x années de consommation. Après, plus rien).

Montrons donc que cette façon de voir est fausse et disons pourquoi.

En raison de l'énorme importance de ces arguments et de la nouvelle équation qui en résulte, qui redonne l'espoir à l'humanité, faisant disparaître le spectre de l'épuisement, on donne un nouvel essor et une nouvelle orientation à l'économie, contribuant à la résorption du chômage et des bas niveaux de vie. Nous vous demandons de faire l'effort de lire attentivement ce texte, pour le faire comprendre autour de vous. Ceci nous évitera et vous évitera des difficultés ultérieures beaucoup plus grandes. Merci de bien vouloir faire cette effort qui n'est rien auprès de ce qu'il faudra faire si l'on continue à ne pas comprendre, et qui contribue particulièrement à défendre la vie aux origines mêmes de l'agression contre elle.

Paradoxalement, l'Ecologie, par son idée de traiter les déchets - afin de les faire disparaître du paysage - mais aussi de les recycler, et d'aboutir ainsi à une récupération de la matière après usage, introduit une perturbation radicale dans la fameuse équation du Club de Rome.

Réserves connues (et inconnues évaluées)

----------------------------------------------------- = x années de survie

Consommation annuelle

c'est-à-dire le temps au bout duquel les réserves sont épuisées et où il n'y a plus rien de ces matières à consommer pour l'Homme.

Prenons un exemple. M. Sicco Mansholt déclarait, il y a quelques décennies: "dans 31 ans (x=31 pour l'aluminium), il n'y aura plus d'aluminium ", mais, voici qu'on nous annonce aujourd'hui (Péchiney) qu'il est récupérable à 100 %. Voici donc un cas où l'équation du Club de Rome ne peut plus s'appliquer.

Or, il y a des raisons plus profondes encore, qui relèvent de la nature même de la "production" et de la "consommation" humaine, pour remettre en cause cette équation.

L'utilisation de la Nature par l'homme représente une de ses relations essentielles avec elle. Dans ce cadre, entrent ce qu'on appelle la "production" et la "consommation", qui concernent évidemment des éléments de la Nature.

Avant d'aller plus loin, il importe de préciser clairement le sens même de ces deux mots: leur mauvaise interprétation conduirait à elle seule aux hérésies les plus graves.

La "production" humaine à partir de la Nature n'est bas une création vraie, c'est-à-dire une création à partir du néant (ce qui est le sens de création vraie).

Quand on dit : "l'homme produit du fer", ceci veut dire qu'il le sort d'où il est, l'isole, le manipule, le rend utilisable pour lui, mais cela ne signifie pas qu'il ait "créé" du fer, au sens strict du mot créer, c'est-à-dire fait surgir du fer à partir du néant. Il n'a jamais créé un atome de fer, à partir du néant depuis que le Monde existe.

La "production" n'est donc pas une création vraie de la matière. C'est une "manipulation". Ceci n'est pas contestable.

La "consommation" n'est pas une destruction vraie. Ceci non plus n'est pas contestable.

Le fait que la "production" ne soit pas une création vraie et que la "consommation" ne soit pas une destruction vraie, signifie qu'il reste sur la terre la même quantité de fer, de métaux, de minéraux, etc. après qu'avant. Il n'y en a pas plus après la "production" qui n'a rien créé à partir du néant. Il n'y en a pas moins après la "consommation" qui n'a rien ramené au néant.

Il y a toujours la même quantité de fer, de métaux, de minéraux sur terre avant et après l'entreprise de l'homme ou, s'il y a des changements, ils ne sont pas dus à cette entreprise mais à l'évolution propre de l'univers.

Ceci est vrai pour les métaux, les minéraux, les matériaux divers.

QU'EN EST-IL POUR LES COMBUSTIBLES ?

La combustion n'est qu'un cas particulier de la réactivité chimique.

Quand vous brûlez du charbon, vous ne détruisez pas le carbone, vous le combinez à l'oxygène et obtenez de l'oxyde (CO) ou du dioxyde de carbone (CO2) et de la chaleur, soit de l'énergie. C'est une réaction exothermique, c'est-à-dire qui dégage de la chaleur et de l'énergie.

Cette réaction est réversible par un apport d'énergie, qui fait réapparaître le carbone et l'oxygène, réaction endothermique qui absorbe de l'énergie ou de la chaleur. C'est ce que font les plantes tous les jours par la photosynthèse, à partir de la lumière solaire, donc de l'énergie solaire.

Il est donc faux de dire que les réserves de carbone s'épuisent, le carbone est toujours là, mais sous une autre Corme, et le problème est de faciliter la réaction inverse et de reconcentrer le carbone dispersé. C'est là voie à suivre et une grande orientation à donner à l'économie et à la recherche, pour reconcentrer le dispersé et reconstituer ainsi des réserves facilement utilisables.

On peut en dire autant de tous les combustibles fossiles, Y compris le pétrole. Ils disparaissent certes, sous leur forme initiale, mais tous leurs constituants demeurent. Aucun ne disparaît lors de leur utilisation. Dans tous les cas, la matière demeure. Le problème est de reconcentrer les constituants dispersés.

En résumé, l'entreprise humaine ne créée pas la matière et ne la détruit pas non plus.

Cette manipulation n'épuise pas la matière. Et, il y a tout lieu de penser que l'épuisement de la matière n'existe pas à l'échelle humaine, ou, s'il existe, il n'est pas lié à cette manipulation.

S'il y a une fin, elle est liée à l'avenir même de l'univers cosmique, qui ne dépend pas de nous, mais non à la "consommation" de la Terre par l'homme, pour cette raison majeure que cette "consommation-destruction" n'existe pas. Dans ces conditions, l'équation aboutissant à l'x butoir, après lequel il n'y aurait plus rien, correspond à une idée radicalement fausse et à une erreur d'interprétation fondamentale.

Par quoi cette équation doit-elle être remplacée ? La notion essentielle qui intéresse l'homme est la durée à partir de laquelle le matériau, une première fois utilisé, peut-être réutilisé par lui. C'est donc la durée du recyclage. Quand il y a dispersion du matériau, c'est la durée de la reconcentration ; reconcentration qui permet la réutilisation, et qu'on peut englober dans la notion générale de recyclage (pour simplifier).

Il est donc indispensable que cette durée figure dans une nouvelle équation plus réaliste.

Après le premier recyclage, il y aura un autre recyclage et ainsi de suite. Il n'y a plus de limite de temps. Il n'y a plus de butée, après laquelle il n'y aurait plus rien pour l'Homme. L'équation qui incorpore ces notions est la suivante :

 

Réserves connues (et inconnues évaluées)

---------------------------------------------- = Q

Durée de l'utilisation + durée du recyclage

(c'est-à-dire de la mise en état de réutilisabilité)

La quantité Q est la quantité annuellement incorporable dans l'activité humaine.

La matière, n'étant que manipulée dans l'utilisation et la mise en état de réutilisabilité, se retrouve à la fin de la manipulation. Il en est ainsi sur le plan chimique.

Il n'y a pas de création vraie, ou de destruction vraie : toute la matière se retrouve à la fin du cycle, sur le plan de la Nature.

Mais, sur le plan pratique, quand une certaine quantité de matière entre dans le cycle, si tout ressort effectivement du cycle,

- une partie ressort concentrée et facilement utilisable par l'homme (Qc) (c : concentré),

- une partie ressort dispersée et difficilement utilisable par l'homme (Qd) (d : dispersé).

De sorte que l'on peut écrire : Q = Qc + Qd

Pour réduire Qd, il faut s'efforcer de reconcentrer le dispersé. Ce n'est qu'après la reconcentration du dispersé que le dispersé, cessant de l'être, devient réutilisable.

La matière dispersée n'est pas perdue pour la Nature, mais elle n'est réutilisable par l'homme, que si elle est reconcentrée, c'est-à-dire si Qd tend vers zéro et revient à zéro.

Donc, on doit veiller dans les processus de recyclage à ce que Qd soit aussi faible que possible et tende vers zéro.

Cette équation :

Réserves connues (et inconnues évaluées)

----------------------------------------------------- = Q

Durée (en années) d'utilisation (U) + de mise en état de réutilisabilité (RU) (recyclage)

 

et cette introduction de la notion de réutilisabilité change tout.

D'abord, il n'y a plus de date butoir, après laquelle il n'y a plus rien pour l'homme.

La précédente était une équation conduisant au désespoir, à l'impression que l'homme était en quelque sorte en sursis sur la terre, en attendant la période, où il n'y aurait plus rien pour lui, où il n'aurait plus qu'à disparaître.

Cette équation du Club de Rome conduit à des conclusions malthusiennes extrêmement vives et néfastes.

C'est facile à comprendre.

En effet, pour allonger le nombre d'années x, il faut évidement réduire la production industrielle et agro-alimentaire et la production en général, d'où l'idée de la croissance zéro (1), et une récession économique volontaire (décroissance). Le raisonnement est le suivant

Si vous avez une réserve de 1.000 tonnes et une consommation annuelle de 100 tonnes, vous obtenez une durée de consommation de 10 ans (x = 10 ans). Si vous réduisez votre consommation annuelle de moitié (donc par une régression de 50 tonnes, vous avez une durée de consommation double, c'est-à-dire de 10 x 2 = 20 ans.

Mais, réduire la production industrielle ne suffit pas. Il faut aussi, pour le Club de Rome, réduire la population.

Si, dans l'exemple choisi ci-dessus, la population de départ a devant elle 10 ans de consommation, et si elle réduit sa consommation annuelle de moitié, la durée de consommation double, passant à 10 x 2 = 20 ans, mais si la population est divisée par 10, la durée de consommation passe à 20 x 10 = 200 ans. C'est très clair. D'où, avec ce calcul et la notion de quantité finie, une politique malthusienne économique mais aussi démographique draconienne.

Cette politique de destruction humaine a été complètement officialisée aux USA par le Rapport Henry Kissinger NSSM 200, rendu public cette année, mais commandé il y a 20 ans par le gouvernement américain lui-même (2).

Cette théorie est un désastre pour tous les pays qui, dès avant son application, ne renouvelaient pas, et de loin, leurs générations, comme la France et pratiquement tous les pays industriels.

Or, le butoir étant sans valeur, du fait du recyclage et du fait que la production et la consommation humaine ne sont qu'une manipulation, sans création vraie, ni destruction vraie de la matière, ce génocide massif ainsi programmé est inutile, et l'espoir est à nouveau possible.

L'Equation que nous proposons

- est conforme à la réalité,

- fait disparaître la notion de butoir,

- fait disparaître la notion d'épuisement des ressources terrestres, qui n'existe pas du fait de l'homme (sauf accident cosmique).

- fait disparaître le pessimisme fondamental introduit par l'équation du Club de Rome,

- ne condamne plus l'activité humaine à se restreindre toujours plus, - donne un chiffre de matériaux incorporables dans l'activité humaine très élevé.

Si, par exemple, la durée U +RU est de 20 ans, vous pouvez utiliser en 1 année 1/20 des réserves connues. Si elle passe à 10 ans, c'est 1/10 des réserves connues, ce qui est énorme.

Le chiffre Q est donc très élevé et surtout :

* il est augmentable par la diminution de la durée du cycle U+RU (mise en état de réutilisabilité ou d'aptitude à la réutilisation),

* cette diminution permet ainsi à nouveau la croissance, l'élévation du niveau de vie, sans mauvaise conscience vis-à-vis de la Nature, sans pessimisme fondamental, à nouveau avec optimisme,

* elle permet de redonner du travail aux millions de chômeurs de France et d'ailleurs.

Bref, c'est non seulement l'équation valable, parce que conforme à la réalité, mais en plus, c'est l'équation de l'espoir qui permet la reprise économique et autorise un niveau de vie élevé.

Parmi les orientations de l'activité humaine guidées par la ligne fondamentale de la transformation créatrice, elle crée une vaste voie d'activité, à savoir le recyclage de plus en plus important, de plus en plus efficace, et de plus en plus étendu à une gamme de plus en plus vaste de produits, en cherchant en outre à rapprocher de plus en plus Qc (quantité concentrée) de Q. De plus, elle déplace le problème des matières premières.

Bref, c'est l'équation de la reprise et de l'Espoir.

Il fallait la faire connaître, l'enregistrer et l'expliquer.

Réserves connues et réserves évaluées

------------------------------------------------- = Q

(U+ RU)

(durée de l'utilisation + de la mise en état de réutilisabilité)

- - - - - - - - - - - - -

1) Halte à la Croissance (Fayard), Stratégie pour Demain, (le Seuil), tirés à huit millions d'exemplaires et qui ont touché toutes les classes dirigeantes du monde, critiqués par Alfred SAUVY : dans Croissance Zéro? (Calmann-Levy).

2) Rapport rédigé par Henry Kissinger en 1974, en fait une étude commencée sous l'Administration Nixon et achevée sous celle de Bush, père, concernant le contrôle démographique dans le Tiers-monde et où l'on peut lire : " 1) La réduction des populations devrait être la première des priorités de la politique américaine en matière d'Affaires étrangères envers le Tiers-monde ; 2) La réduction du taux de natalité des États-Unis est un problème vital pour la sécurité nationale des États-Unis ; 3) L'Économie des États-Unis va de plus en plus avoir besoin de plus grande quantité de minerai en provenance de l'étranger, et plus particulièrement des pays en voie de développement. Cette nécessité renforce les intérêts des États-Unis dans les domaines de la politique, de l'économie et de la stabilité sociale des pays concernés. Si une réduction des populations s'avérait utile pour augmenter les chances de cette stabilité, les États-Unis devront mettre en place une politique démographique appropriée pour servir ses ressources, ses importations et ses intérêts économiques.". Cf. National Security Council, NSSM 200 - Implications of Worldwide Population Growth for U.S. Security and Overseas Interests. Washington, D.C. : The White House, 10 décembre 1974. Rapport confidentiel rendu public le 3 juillet 1989, NSAID-ROX 89-4. Cf. également Rense J. AIDS Exposed : Secrets, Lies & Myths. Goleta, CA : BioAlert Press, 1996, pp. 55 et 52 ; et La guerre des virus : Sida et Ebola. Émergence naturelle ou manipulation humaine ? Accident ou intention ? , Accidentel ou Intentionnel ? , par Leonard G. Horowitz D.M.D., M.A., M.P.H., préface de W. John Martin, M.D., Ph.D., traduction de Bernard Metayer, revue et corrigée par le Docteur Jean-Pierre Eudier, Lux Diffusion, 302, rue de Charenton, 75012, Paris, 2000, tél. : 01 44 87 09 05, fax : 01 44 87 04 29.

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 Monnaie et souveraineté

E. DILLIES

Bulletin SCIENCE ET FOI, N° 64, 2e Trimestre 2002

CESHE France - B.P. 1055 - 59011 LILLE Cedex

Il peut sembler, à première vue, curieux de s'interroger sur le problème de la monnaie dans notre revue consacrée aux rapports entre histoire, science et foi. C'est qu'habituellement la monnaie est étudiée dans le cadre d'une science : l'économie qui semble éloignée de nos préoccupations éditoriales. Cependant en tant qu'elle s'affirme comme une science, l'économie pose le problème de son statut dans la connaissance : sur quels principes repose-t-elle, quelle est sa méthodologie, le discours qu'elle nous propose est-il en adéquation avec lui ? L'économie comme toute science soulève l'interrogation épistémologique. Trop rares sont ceux qui, comme M. Allais, osent dévoiler ce qu'il y a derrière ce bel édifice formalisé et mathématisé qu'est l'économie et qui donne toutes les apparences de la scientificité : principes faux, méthodologie douteuse, discours incapable de prévoir les crises.

Mais, c'est à un autre titre que l'économie doit nous intéresser. Bien qu'éloignée de nos fins dernières, l'économie et la monnaie en assurent les échanges et ils sont les moyens indispensables à notre intégration sociale dans la communauté. Comme le rappelait si pertinemment Marcel de Corte, la modernité a remplacé la fin de l'ordre social par la multiplication des moyens. L'économie en tant que moyen devrait être mise au service de l'homme. Désormais l'homme est au service de l'économie, il s'agit là d'une perversion ontologique majeure dont nous ne finirons pas de payer les conséquences sociales et politiques désastreuses. Comme nous le rappelle si souvent et si justement Guy Berthault, il faut revenir aux principes et donc à Aristote qui fut le premier à étudier la nature de la monnaie (chapitre I) ; mais au-delà d'Aristote nous verrons (chapitre II) que la monnaie a une origine sacrée et doit se comprendre comme le médiateur absolu de la société. La nature définie, nous découvrirons (chapitre III) l'image qui est faite dans le monde moderne et en particulier la monnaie d'endettement, chose inconnue dans l'antiquité. Et comment (chapitre IV) elle perturbe intrinsèquement l'économie. Quelles furent les réponses de la théorie et de la pratique pour résoudre cette instabilité. A ce stade on ne peut pas éviter la question de savoir à qui appartient le droit d'émission monétaire et quelle en seraient les conséquences (chapitre V). Enfin, nous terminerons par des exemples tirés de l'histoire qui nous enseignent comment les peuples confrontés à la crise en sont sortis par la monnaie.

I - Aristote et la monnaie

L'Athènes du IVe siècle offrait certainement à l'analyste de la réalité économique et financière un terrain d'observation privilégié dans le monde antique. Le Pirée était l'une des plaques tournantes du commerce maritime en Méditerranée, et l'un des atouts majeurs de la prospérité d'Athènes fut la constitution par cette Cité d'une véritable économie monétaire. Xénophon y voyait l'origine de sa supériorité commerciale sur les cités rivales : "Dans la plupart des villes étrangères, les marchands navigateurs sont obligés, faute d'espèces ayant cours, de prendre une autre cargaison pour celle qu'ils déchargent ; chez nous au contraire, on peut emporter en échange tous les objets dont on a besoin, et si l'on ne veut point d'échange, on donne sa cargaison pour de l'argent".

On l'a dit, la monnaie est apparue en Lydie au VIIe siècle et à Athènes au VIe. La monnaie athénienne est en argent, extrait des mines du Laurion qui fournissent en abondance un excellent métal que l'on frappe à l'effigie de la chouette.

Cependant la guerre du Péloponèse et l'intensification des échanges va bouleverser la cité athénienne en la faisant passer d'une économie agraire à une économie marchande. Avant, la richesse était foncière ; elle est devenue commerciale.

Nombreux sont ceux qui, tel Aristophane, vitupéreront cet état de fait, regrettant l'idéal ancien et chacun garde en mémoire les vers d'Antigone sur le pouvoir corrupteur de l'argent.

"Aucune mauvaise institution, en effet, n'a germé

Chez les hommes comme l'argent. Les villes,

Il les saccage, il chasse les hommes de leurs maisons,

Il imprègne et détraque les esprits honnêtes

Des mortels, et les incite aux honteuses entreprises".

C'est dans ce contexte nouveau, ce mercantilisme poussée des relations économiques, son pouvoir de dissolution politique et moral qu'intervient Aristote et il répond autrement que par l'anathème ou par la justification inconditionnelle. Mais attentif au réel, il démêle par l'analyse le processus économique. C'est par deux textes que nous sont parvenus la pensée d'Aristote sur la monnaie : dans L'Éthique à Nicomaque, V, 8 et La Politique, I, 9.

1) L'échange

Aristote aborde d'abord l'échange. La cité en tant que communauté se caractérise par la division du travail, la différentiation des tâches et la production d'œuvres hétérogènes entre elles, et Aristote cite en exemple une maison et une paire de chaussures. Compte tenu de leurs différences, de leurs inégalités comme le dit Aristote, il faut si l'on veut permettre l'échange les égaliser, c'est-à-dire les rendre commensurables. Egaliser, c'est surmonter la différence et permettre l'échange, sans lequel il ne peut y avoir de vie commune tout en respectant l'identité des producteurs et des produits. Aristote remarque qu'il est inutiles d'échanger un produit contre le même, de même qu'une communauté n'est pas constituée que de médecins. Comment conjuguer deux exigences opposées : identité et différence : l'équivalence. Comment faire s'équivaloir produits et producteurs ? La réponse est par l'introduction de la monnaie.

2) Le rôle de la monnaie

La monnaie toutefois n'est pas la condition sine qua non de l'échange car celui-ci a existe avant la monnaie : c'était le troc. Mais c'est "par nécessité" que la monnaie remplace le troc, peu commode pour les échanges.

Le rôle de la monnaie est double : elle est un méson et elle est un métron.

A - Le méson

Méson est un concept qui apparaît dans l'Éthique mais aussi dans l'Organon. Comment faire un parallèle entre le rôle de la monnaie et le rôle du langage ? Car le langage est lui aussi le moyen d'un échange. Il y a dans le langage tout comme dans l'échange économique élaboration d'un système de signes à quoi toute chose se réfère. Aristote appelle le signe linguistique "symbole", or, le symbolon était à l'origine, précisément, une pièce de monnaie fracturée, dont deux amis prenaient la moitié, et dont l'ajointement servait ensuite de reconnaissance. Comme le langage est le moyen par lequel les hommes communiquent entre eux, la monnaie est le moyen par lequel les hommes échangent entre eux. Par l'entremise du méson, les choses deviennent fluide et s'interchangent ; par la magie de l'argent, la monnaie transforme les objets les uns dans les autres.

Mais comment s'accomplit le passage d'un bien à un autre qu'exprime le concept de méson ? Cette question nous amène à envisager le second trait qui caractérise, selon Aristote, la monnaie, celui d'être une mesure, un métron.

B - Le métron

La monnaie ne peut jouer dans l'échange le rôle d'intermédiaire que parce qu'elle est capable d'estimer numériquement, donc d'exprimer le rapport réciproque des produits. La monnaie devient numéraire et elle compte. Par le nombre, la monnaie devient le dénominateur commun de toutes choses, et comme le dit Aristote elle les "égalise", elle les rend comparables. "La monnaie, dès lors, jouant le rôle de mesure, rend les choses commensurables entre elles et les amène ainsi à l'égalité" (Aristote, Éthique à Nicomaque, V, 8, 1133 b 17).

Cependant, la monnaie ne constitue pas le dépositaire de la valeur, elle en est le simple mode d'expression. Et Aristote souligne le caractère fictif et conventionnel de la monnaie, en montrant par l'étymologie que le mot nomisma (la monnaie) vient de nomos, la loi. On peut ici rapprocher Aristote de Platon, qui dans les Lois, proscrit la monnaie d'or et d'argent en référence à la monnaie de fer imposée par Lycurgue aux Spartiates. Pourtant, Aristote reconnaît une valeur intrinsèque à la monnaie et constate, comme pour les marchandises, qu'elle est "il est vrai, soumise aux mêmes fluctuations que les marchandises, car elle n'a pas toujours un égal pouvoir d'achat" (ID., ib., 1133 b 14). En fait, se pose ici le problème des échanges avec l'extérieur, donc du change entre une monnaie et une autre, et de la possibilité d'une dévaluation, comme l'a pratiquée, par exemple, Solon. Cependant, Aristote reste attaché au caractère conventionnel de la monnaie qui interdit tout fétichisme monétaire [ID., ib., 1133 a 30].

C - La justice

S'il n'y a pas de véritable théorie de la valeur chez Aristote, l'égalisation des œuvres par la monnaie est fondamentale. Sans elle, pas d'échange, et sans échange pas de communauté. Cette "égalisation géométrique" qui permet l'échange fait intervenir la justice. Pour Aristote l'échange intervient dans le cadre d'une Ethique qui n'est elle-même qu'une partie de la Politique. L'échange doit être juste, car la justice est la condition d'existence de la Cité, c'est pourquoi la justice doit être la règle de l'économie. Le premier devoir d'un Etat est donc d'instaurer une politique économique dans laquelle les échanges sont conformes à la justice. Le zoon oikonomikon [l'animal économique] rejoint le zoon politikon [l'animal politique].

D - Le besoin

Mais qu'est-ce qui incite les hommes à échanger ? Le besoin, dit Aristote [cf. Ethique à Nicomaque, V, 8, 1133 a 25]. Comme Platon, d'ailleurs, il y voit le moteur de la cohésion des hommes : "il maintient tout", dit-il. Il remarque que seuls les dieux ne sont pas soumis au besoin et peuvent vivre hors de toute communauté [et la communauté trinitaire qui manifeste la fécondité de la Déité ?]. Quant à l'homme, il n'est pas à l'abri du besoin. C'est par la nécessité, besoin que les hommes s'échangent leurs produits, et cette dépendance réciproque forme la communauté.

D'une certaine manière, la loi du besoin anticipe la loi de l'offre et de la demande, à la condition cependant qu'elles restent toutes deux conformes à la justice. Ici intervient le concept de nature, de besoin naturel. En effet, le marché doit satisfaire le besoin naturel de l'homme, la nature humaine, et non pas se confondre avec le désir insatiable tel qu'il existe dans nos sociétés modernes [pouvoir, argent, jeu, sexe, violence, drogue et Cie].

Pour Aristote, le besoin est la clé de voûte de l'échange, la pression des choses et du réel sur chacun d'entre nous. La nécessité nous oblige à combler nos manques par l'échange réciproque. Et par lui, nous faisons œuvre utile pour nous-mêmes et pour la communauté. Il n'y a pas de mépris dans la pensée d'Aristote pour l'utilitaire, sauf lorsque le souci de l'utile devient exclusif et nous empêche de nous élever jusqu'à ce qui le dépasse, la philosophie première [n'oublions pas l'existence de la puissance obédientielle de l'âme à tout ce que Dieu peut et veut opérer en elle, étant donné qu'il n'y a pas de contradiction, dans la nature intellectuelle, à la vision divine - cf. S. th., Ia IIae, q. V, a. 8 et q. I, a. 5], qui de toute les sciences est la plus sublime. Mais l'élévation au sublime repose sur le socle solide de l'utilité, et la priorité ontologique de la métaphysique suppose la priorité chronologique de l'existence assurée [Aristote, Éthique à Nicomaque, X, 9, 1178 b 34 : "Mais le sage aura aussi besoin de la prospérité extérieure, puisqu'il est un homme : car la nature humaine ne se suffit pas pleinement à elle-même pour l'exercice de la contemplation."].

3) La Chrématistique [Lalande : science de la richesse]

Après avoir exposé ce qu'est la monnaie et montré son utilité pour la Cité, Aristote n'en demeure pas moins conscient de l'ambivalence de ce symbole. En effet, l'argent corrompt, et Aristote dans la Politique, livre I, chapitre 9, va étudier cette perversion dans l'usage de la monnaie qu'il nomme chrématistique, l'art d'acquérir [1256 b 40]. Cependant, Aristote distingue deux formes d'acquisition alors qu'à première vue, il ne semblerait y en avoir qu'une seule : une forme naturelle et une forme artificielle, à laquelle on peut réserver le nom de chrématistique. Tout le problème est de savoir sur quoi repose cette différence. C'est certainement à Marx que l'on doit la vue la plus pénétrante sur la pensée économique d'Aristote [1]. Dans le livre I du Capital, Marx est amené à distinguer deux formes de circulation, l'une immédiate, l'autre dérivée, qu'il symbolise par les formules suivantes :

M-A-M et A-M-A

Les sigles M et A représentent respectivement la marchandise et l'argent. Ce qui différencie l'une de l'autre, c'est l'ordre des termes dans l'arrangement. Dans la première forme, l'argent est une figure transitoire ; dans la seconde, c'est la marchandise qui est transitoire.

Dans la forme M-A-M fonctionne comme monnaie et s'évade ;

Dans la forme A-M-A, l'argent fonctionne comme capital et reflue.

Dans la première forme M-A-M, forme d'acquisition naturelle, la monnaie n'est que le moyen de l'échange ; dans la seconde A-M-A, elle est pervertie par le bouleversement des termes qui fait de la monnaie le commencement et la fin de l'échange.

De surcroît, cette relation chrématistique s'accompagne d'un profit, d'une plus-value. En effet, dans la relation A-M-A, le dernier terme doit être supérieur [alors A' conviendrait mieux, car on ne peut pas écrire A > A] au premier. Pour Aristote, ce n'est pas un accroissement réel, mais un accroissement relatif, car il n'augmente pas la masse des biens mais se fait aux dépens d'autrui. L'échange est donc injuste. On le voit, dans la pensée d'Aristote, ce n'est pas la monnaie [en soi] qui pervertit l'économie, mais un certain usage de la monnaie [ce qui est évident].

La question que l'on pourrait se poser est pourquoi Aristote condamne la chrématistique ? [Aristote y a répondu par plusieurs distinctions.] Nous y voyons trois réponses.

Premièrement, en mettant l'argent à la place qu'occupe la marchandise dans l'échange économique, on fait de la monnaie qui n'est pas un être naturel mais conventionnel, une invention.

Deuxièmement, dans l'échange naturel, la finalité est la satisfaction du besoin naturel limité et défini par la nature humaine. Dans l'échange chrématistique [pour Aristote, il y a deux espèces de chrématistique qui diffèrent par l'usage des biens acquis - cf. Politique, livre I, chap. 9, 1257 b 35], la finalité est dans l'accroissement indéfini et illimité du gain. Aristote écrit : "elles [les deux espèces ou formes de chrématistique] n'ont pas le même but, la première [la première forme de la chrématistique, i.e. la forme domestique - 1257 b 37] a une fin autre que l'augmentation, la seconde ne vise que l'augmentation". Or, l'illimité est une fin sans fin. On assiste à la fois à la perversion totale de la finalité de l'échange et par là même à la finalité de l'homme. [Saint Jean de la Croix, La Montée du Mont Carmel, livre I, chap. VI : "Et comme celui-là se fatigue et se lasse qui creuse par convoitise d'un trésor, ainsi l'âme s'ennuie et se lasse pour obtenir ce que ses appétits lui demandent ; et bien qu'elle en vienne à bout, néanmoins toujours elle se lasse, parce qu'elle n'est jamais satisfaite ; et au bout, elle creuse des citernes rompues qui ne peuvent garder l'eau pour étancher la soif (cf. Isaïe, 29 : 8)."]

Enfin, la chrématistique [la deuxième forme] est une perversion ontologique, car elle fait d'un moyen une fin.

Résumons la pensée d'Aristote : la communauté nécessite l'échange. L'échange est un moyen, à la fois méson et métron, cet échange doit se faire dans la justice et, ce qui justifie l'échange, c'est le besoin. La perversion de ce système [la deuxième forme] étant la chrématistique.

On pourrait en rester là, car la définition que donne Aristote est à peu de choses près la définition actuelle : la monnaie est un moyen d'échange [méson], un étalon de mesure [métron], et même s'il n'est pas explicité dans sa pensée, une réserve de valeur ["l'accumulation de l'argent", "l'accumulation même" - 1257 b 37]. On accède par là à la dimension temporelle de la monnaie. Mais nous en reparlerons plus tard).

1) Nous n'avions pas besoin de Karl Marx pour cela ! La perspicacité de l'homme demeure fort superficielle et sa diplopie héritée de Hegel lui fait voir un monde branlant. Nous devons souligner la contradiction insurmontable du marxisme et son inconséquence interne en remarquant que Marx, la tête de l'intelligentsia communiste ou socialiste et le père des communistes initiés et conscients, a une conception "mobiliste" ou évolutive de la vérité, et en remarquant également que la théorie de la vérité en évolution, en affrontant sa propre loi et en se soumettant à ses propres critères (première condition à laquelle doit satisfaire toute théorie de la connaissance), s'oppose à elle-même, comme le marxisme dont la caducité est donnée dans la notion de la dialectique elle-même (cf. la célèbre "triade" hégélienne que Marx avait reprise religieusement dans ses écrits en la baptisant "formule sacramentelle" : thèse + antithèse = synthèse. - Cf. Œuvres choisies, vol. I, La métaphysique de l'économie politique, I. La méthode, Première observation, in "Misère de la Philosophie", chap. II, 1 (1847), éd. Gallimard, collection Idées, nrf, 1963, p. 178). Si, en effet, un philosophe (je dirais plutôt un "idéosophe", la formule de Jacques Maritain) soutient que sa doctrine n'est qu'un moment très bref de l'évolution, il ne reste plus qu'à attendre sa disparition et son remplacement par une autre, et ainsi de suite. - Cf. Aristote, Métaphysique, liv. G, chap. 8, <Examen de l'opinion qui soutiennent que tout est vrai ou que tout est faux>.

Aristote, Politique, livre I, chap. 10, <L'art naturel d'acquérir - Le prêt à intérêt> :

" ... ce qu'on déteste avec le plus de raison, c'est la pratique du prêt à intérêt, parce que le gain qu'on en retire provient de la monnaie elle-même et ne répond plus à la fin qui a présidé à sa création."

II - Origine conventionnelle ou origine sacrée

La première remarque que l'on peut faire concerne le caractère fictif et conventionnel de la monnaie. En effet, Aristote part de ce que certains auteurs appellent "la fable du troc" : c'est pour faciliter l'échange que l'on est passé du troc à la monnaie, et ceci est l'œuvre d'une convention humaine, d'un contrat entre échangistes. La monnaie est d'origine privée.

A - La dette primordiale

L'anthropologie, depuis un siècle, est venue modifier notre perception de l'origine de la monnaie. Depuis la plus haute Antiquité, l'or et l'argent ont été recherchés et entassés par les hommes dans les temples sans que cela ne serve jamais aux échanges (la preuve est que les Egyptiens n'ont jamais connu la monnaie jusqu'à l'avènement des Ptolémées). Les métaux précieux étaient le moyen par lequel l'homme s'acquittait de sa dette envers les dieux. Pourquoi dette, terme que nos sociétés connaissent éminemment bien ? Parce que tout ce que l'homme possède, dans les sociétés traditionnelles, terre, cité, maison et vie même, c'est à la divinité qu'il le doit.

B - Le sacrifice libératoire

Au commencement était la dette, dette primordiale qui ne peut pas être éteinte que par le sacrifice de soi-même : un texte de l'Inde primitive rappelle "La sacrifice c'est l'homme ... L'homme est le premier à être sacrifié" (Rappelons-nous le sacrifice d'Isaac). La dette est le motif du sacrifice et le sacrifice est le rachat de la dette.

Entre l'homme-débiteur et le dieu-créancier, l'homme est d'abord lui-même objet de la transaction, en sanscrit "peshû" signifie l'homme à sacrifier [pashu, "la victime" qui est substantiellement le sacrifiant lui-même : les Brâhmanas Aitarêya, II, 11] signifie l'homme à sacrifier, la victime sacrificatoire constitue le premier objet financier (peshû en sanscrit donnera pecunia en latin, la monnaie).

Par la suite, les hommes vont procéder à une substitution de valeur en échangeant l'homme contre un animal.

C - Substitution et croyance

En substituant sur l'autel du sacrifice une autre victime que l'homme, celui qui veut se délier de sa dette obtient auprès des dieux un équivalent symbolique, une conversion, terme à la fois religieux et financier. Cette conversion n'est possible que parce que le sacrificateur sacrifié donne un gage symbolique dont il a la croyance que les dieux l'accepteront. Le credo latin donnera la croyance mais aussi la créance, le crédit. En fait, s'institue un rapport de verticalité entre les dieux et les hommes où la dette est soumise au rachat et où la foi est le premier moyen de paiement. D'ailleurs, fides, d'après le vocabulaire des institutions indo-européennes de Benveniste signifie à proprement parler crédit au sens financier et le verbe credere veut dire littéralement opérer un placement.

Dans la procédure libératoire de la dette par le sacrifice, on va substituer l'homme à l'animal et l'animal à la monnaie. Aussi, le rituel du temple de Jérusalem nous apprend que chaque juif devait sacrifier son premier né à Dieu en souvenir du sacrifice d'Isaac par Abraham, substitué par un bélier. Le juif était autorisé à acheter une victime se substituant au sacrifice du premier né : un mouton pour les plus riches, une colombe pour les plus pauvres. Joseph et Marie se rendant au Temple une semaine après la naissance de Jésus, achetèrent une colombe auprès des marchands du Temple. Ils échangèrent des deniers romains contre des sicles, monnaie qui n'avait cours que dans l'enceinte du Temple et qui était changée à des taux usuraires, faisant la fortune des prêtres.

On peut ainsi évoquer en exemple la description des premières monnaies romaines, faite par Plutarque, qui étaient ornées d'un taureau, d'un mouton et d'un porc, animaux qui constituaient le trio des victimes traditionnelles des sacrifices. D'ailleurs Augustin, Origène et Tertullien reprennent pecunia comme métaphore de fonction rédemptrice du Christ. Léon Bloy, à la fin du XIXe siècle, reprendra l'image dans son œuvre Le salut par les Juifs, voyant dans le sang du pauvre, c'est-à-dire du Christ, la contrepartie des 30 deniers et plus tard le culte de l'argent chez les Juifs.

D - Naissance de l'Etat

Dès l'origine apparaît une tierce personne dans la relation du sacrifice entre l'homme et les dieux : le sacrificateur. Dans les sociétés traditionnelles, ce rôle appartient au chef du genos, de la gens, le patriarche à qui est conférée l'autorité par délégation divine et qui prend à son compte la maîtrise du temps et de l'espace. Il a reçu le crédit des dieux et doit gérer l'obéissance aux rituels. Appelé autrement Rex, roi, celui qui trace les limites, qui trace des lignes droites, il érige des règles de droit qui sont en conformité avec la volonté divine. Et l'un de ses apanages, comme l'avait pressenti Aristote, est qu'il établit la loi (nomos), qui règle le prix du sacrifice (nomisma), la monnaie.

E - L'apparition de la monnaie

La pièce de monnaie taillée, frappée, est issue d'un long processus de sécularisation du profanum. Hérodote (v. 484 - v. 425 av. J.-C) écrit : "les Lydiens sont les premiers à notre connaissance qui frappèrent et mirent en usage la monnaie d'or et d'argent" (L'Enquête, livre I, 94). Les rois de Lydie qui avaient le monopole d'extraction de l'électron, alliage naturel d'or et d'argent, que l'on trouvait le long des rives du fleuve Pactole, l'utilisèrent par la nécessité de la guerre à la rémunération des mercenaires..

Elle est la première introduction de la monnaie, en dehors du sacré, pour acheter le service des hommes. Mais l'irruption de la monnaie procède de la souveraineté qui cherche à réguler la communauté et étendre sa puissance, à l'extérieur, par la conquête. L'argent, dès lors, deviendra le "nerf de la guerre".

A l'origine, les pièces distribuées aux guerriers vont fonctionner comme un talisman, comme un gage de confiance dans l'issue de la bataille, et comme le gage de l'autorité du souverain. La monnaie est l'attestation publique de l'autorité souveraine. Cependant par l'introduction de la pièce de monnaie dont l'une des faces symbolise l'Autorité et l'autre face un pouvoir d'achat, le souverain introduit, fait naître, l'Individu au sein de la Totalité.

Dans un ouvrage fondamental, "La violence de la monnaie", Michel Aglietta et André Orléans écrivent : "Pour que la monnaie prennent vraiment naissance, il faut une mutation du principe de souveraineté qui introduit une distance entre la puissance souveraine et le sacré" ; et André Orléans relie l'émergence de la monnaie proprement dite à une appropriation individuelle de la richesse de la part du tyran grec qui se libère du sacré : "le tyran grec jouit du trésor d'une manière impensable pour le roi sacré : pour celui-ci le trésor est essentiellement une source d'obligation, pour le tyran le trésor devient un instrument au service d'une politique. Il peut en jouir librement". Et jean-Marie Thiveaud nous rappelle que c'est par l'usurpation de Gyres (env. 685-657 av. J.-C.) devenu roi de Lydie qu'apparaît la monnaie comme moyen de recourir aux mercenaires afin de contourner le système d'obligations réciproques qu'il veut bouleverser. La pièce distribuée par le roi crée une "unité nouvelle qui se traduit par une relation directe avec le roi".

En rompant avec le sens traditionnel de la monnaie, Thiveaud poursuit : "le pouvoir magique se mue en pouvoir d'achat le jour où le premier guerrier assoiffé a remis sa pièce à un aubergiste..."

Paradoxalement, on rejoint ici la pensée de René Guénon et de Julius Evola quand ils décrivent le passage de l'autorité spirituelle au pouvoir temporel. On le retrouve aussi dans la personne de Philippe Le Bel, le faux-monnayeur ennemi de l'Eglise et des Templiers. La monnaie apparaît au centre de deux relations opposées. L'une verticale reliant l'homme à la souveraineté, l'autre horizontale reliant les hommes entre eux. Elle est un enjeu de pouvoir entre la sphère publique et la sphère privée, entre la Res publica et la Res privata. (L'histoire est aussi constituée de cette opposition fondamentale dont j'exposerai plus loin certains épisodes.)

(Suite et fin au prochain numéro)

 

Monnaie et souveraineté

(Suite et fin)

E. DILLIES

Bulletin SCIENCE ET FOI, N° 65, 3e Trimestre 2002

CESHE France - B.P. 1055 - 59011 LILLE Cedex

 

III - Les instruments monétaires

A - La monnaie fiduciaire

Pour bien comprendre l'enjeu, observons ce qu'est la monnaie moderne. Chacun a dans ses poches des pièces et des billets en euros et, quelques heureux en francs. Les pièces sont appelées monnaie divisionnaire, les billets monnaie fiduciaire, car à l'origine celle-ci reposait sur la foi de sa convertibilité en or. Elle est émise par la Banque Centrale. Elle est aussi appelée monnaie permanente, car elle ne fait pas l'objet d'une destruction, ou monnaie de base. L'invention en est due à l'empereur Koubilaï au XIIe siècle. Elle s'est répandue en Europe, d'abord en Hollande, puis en Angleterre à la fin du XVIIe siècle, puis en France au XIXe. Cette monnaie était convertible en or jusqu'en 1914, introduction du cours forcé pour des raisons évidentes. Son origine est étatique.

C'est à partir de ce type de monnaie que va s'établir toute une réflexion monétaire jusqu'à la fin du XIXe siècle sous le nom de quantativisme monétaire. Elle est le produit de l'école classique et néoclassique fondée par Adam Smith en passant par J.B. Say avec sa loi des débouchés "l'offre crée sa propre demande", David Ricardo avec sa défense du "currency principle" face au "banking principle", Léon Walras et principalement Irving Fisher au début du XXe siècle. On peut dégager de cette école trois principes concernant la monnaie :

     

  1. Exogénéité : la monnaie est externe aux échanges de biens et de service.

     

     

  2. Dichotomie : il faut étudier l'économie en distinguant "deux mondes" ; celui des phénomènes réels et celui des phénomènes monétaires qui ne sont qu'accessoires. L'échange préexiste à la monnaie.

     

     

  3. Neutralité : il n'y a pas d'influence de la qualité de monnaie sur le fonctionnement de l'économie réelle.

     

Un théoricien quantativiste considère que toute variation des prix correspond à une variation du stock de monnaie. L'observation est ancienne puisque déjà Aristote et Xénophon avaient constaté que l'afflux de métaux précieux coïncidait avec la hausse de prix.

Elle peut se résumer dans l'équation de Fisher :

MV = PT où

M désigne la monnaie,

V la vitesse de circulation,

P le niveau général des prix et

T le volume global des transactions.

La vitesse de circulation étant supposée constante dans la pensée classique, l'équilibre général des marchés est censé assurer le plein emploi des facteurs et conduit donc à la production maximale.

Si V et T (volume total des transactions) sont constantes, toute hausse de M entraîne seulement une hausse des prix. Comme le disait J.B. Say en 1803 : "la monnaie n'est qu'un voile".

Il est important de signaler que dans les classique et néoclassique, l'équilibre général fait référence à l'état de nature tel que l'entendaient les philosophes des Lumières et tout désordre est dû à une perturbation extérieure, et si on laisse faire la nature tout revient à l'équilibre. C'est l'origine même de la métaphore de la "main invisible" d'Adam Smith. Si chacun recherche son intérêt particulier, la somme des intérêts particuliers comme par l'action d'une main invisible fera croître l'intérêt général.

Et deuxièmement, toute cette réflexion va se faire à partir de l'observation de ce que nous appelons monnaie fiduciaire ou monnaie de base. Cependant, elle ne représente actuellement qu'un peu plus de 1O % de la masse monétaire totale.

B - Monnaie scripturale

Qu'est-ce que la monnaie scripturale : chacun d'entre nous possède un compte courant dans une banque. Par exemple, chaque salarié est payé par chèque qu'il dépose sur son compte. Ce n'est pas de la monnaie fiduciaire, mais une créance sur son débiteur, en l'occurrence ici son employeur. C'est une promesse à payer garantie par une signature, d'où le nom de monnaie scripturale. Appelée autrement monnaie de crédit ou monnaie d'endettement car elle a comme contrepartie un crédit à l'économie ou endettement.

Qu'appelle-t-on contrepartie ?

La contrepartie est ce qu'il y a derrière la monnaie. Dans le cas de la monnaie fiduciaire, la contrepartie avant 1914 était son poids en or, après 1914, la confiance dans l'État, les réserves en devises, etc. Dans le cas de la monnaie scripturale, la contrepartie est une "promesse à payer", une dette, un passif. L'erreur fondamentale que font la plupart des gens est de croire que la contrepartie de cette dette est une épargne, c'est-à-dire à un renoncement temporaire de pouvoir d'achat en vue d'un intérêt grevé sur le principal. Il n'en est rien. Quand vous faites appel à votre banque pour acheter une maison, elle ne vous prête pas d'argent au sens étymologique du terme, elle vous fait un "crédit", c'est-à-dire qu'elle vous fait confiance dans votre capacité de remboursement.

C'est pour cela qu'elle est aussi appelée monnaie endogène car sa présence dans l'économie est directement liée au besoin de financement des agents économiques. Cette monnaie est d'origine bancaire, donc privée. Elle représente actuellement près de 90 % de la masse monétaire totale.

C - Historique de la monnaie scripturale

Son origine est dans la lettre de change inventée au Moyen Age pour éviter le transport périlleux des espèces. Prenons un exemple. Un marchand florentin achète à un marchand gantois une quantité de drap. Il ne le paye pas en espèces mais lui remets une lettre de change, escomptable auprès d'une succursale florentine établie dans la ville de Gand. Le marchand flamand a le choix : soit il fait escompter sa créance auprès de la banque, soit il s'en sert pour acheter de la laine à un marchand anversois qui acceptera sa lettre de change par voie d'endos.

On le voit, ces lettres vont circuler comme de la quasi monnaie et ne seront que partiellement converties en monnaie "sonnante et trébuchante".

Les banquiers qui avaient, à l'origine, comme mission, de conserver, d'assurer les dépôts et d'être les intermédiaires dans les transactions vont s'apercevoir de la relative stabilité des dépôts par rapport à la circulation des lettres de change, que l'on finira par appeler "billet de banque".

Maurice Allais remarque dans "Impôt sur le capital et la réforme monétaire", que "le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s'est profondément modifié au cours des siècles. A l'origine le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. Ce n'est que vers le XVIIe siècle, avec l'apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l'insu du public", et Jeanpier Dutieux de conclure : "Ainsi les banquiers émirent donc, à l'insu du public, davantage de billets qu'ils avaient d'encaisses métalliques qu'ils prêtaient contre intérêts. Ils venaient de s'octroyer le pouvoir de création monétaire et, par là, d'acquérir l'un des éléments de la souveraineté".

D - Naissance de la Banque d'Angleterre

"Le passé est pour les économistes l'objet d'un mépris sans borne". Ainsi s'exprimait Tocqueville dans "L'Ancien Régime et la Révolution". En effet, s'il est un événement peu connu dans l'histoire économique, c'est bien celui de la naissance de la Banque d'Angleterre. Guillaume d'Orange, gendre de Jacques II qui s'était converti au catholicisme, usurpa le trône d'Angleterre après la Révolution de 1588.

Gaston Bardet écrit qu'"en 1694, Guillaume d'Orange, devenu Guillaume III d'Angleterre; n'avait plus d'argent pour payer son armée. Ce hollandais dont le succès avait été financé par les banquiers protestants de son pays, va - juste retour des choses - être pris dans l'engrenage des usuriers anglo-hollandais. Un syndicat d'usuriers, dirigé par William Paterson, lui proposa la combinaison suivante :

     

  1. Le syndicat privé avancera au gouvernement un prêt en or de 1 200 000 livres au taux de 6 %, le capital et l'intérêt étant garanti par l'État et payés en or ;

     

     

  2. En récompense, le syndicat privé a le droit de s'appeler Banque d'Angleterre ;

     

     

  3. Comme le syndicat se démunissait de tout son capital pour financer le prêt, il avait en échange le droit d'émettre et de négocier des billets à ordre jusqu'à concurrence des 1 200 000 livres prêtées en or à l'État".

     

Ainsi l'Angleterre fut le premier État à se départir de son droit régalien de battre monnaie au profit d'un "syndicat privé" (à l'intérieur duquel Isaac Newton était grand Maître de la monnaie), qui s'en arrogeait le droit contre un intérêt... financé par l'impôt.

Si l'on veut aller plus loin, l'une des causes fondamentales de la Révolution d'Indépendance des États-Unis fut provoquée en 1751 par l'Angleterre qui obligea ses colonies d'Amérique à utiliser dorénavant sa monnaie à intérêt au lieu de leur monnaie gratuite. Et d'après Benjamin Franklin "La Nouvelle Angleterre mit moins d'un an à passer de la plus extrême prospérité au plus extrême marasme". Mais n'anticipons pas.

E - Irruption de la monnaie de crédit dans la pensée économique

1)C'est certainement à l'œuvre de Clément Juglar (1859-1905) : "Des crises commerciales et de leurs retours périodiques", en 1860, que l'on doit la connaissance de la première intrusion de la monnaie de crédit dans l'économie. En effet, Juglar constate que l'économie enchaîne des phases de croissance rapide et de récession en des cycles de 7 à 10 ans. Après avoir rejeté comme origine de crises, les saisons agricoles et climatiques, retenues par Jevons (1835-1882), il considère qu'elles sont le produit du mécanisme monétaire de l'économie de marché et des variations de la masse monétaire et du crédit. Ainsi, les banques prêtent au-delà de leurs encaisses métalliques grâce aux billets de banque jusqu'au jour où la confiance des agents économiques disparaît et entraîne la conversion de leurs avoirs en or. Cela entraîne des faillites de banques, la réduction drastique de la masse monétaire et la récession jusqu'au retour à l'équilibre.

On le voit, contrairement aux classiques, l'équilibre économique est instable et la monnaie intervient directement dans l'économie.

2) Knut Wicksell (1859-1926), économiste suédois, est le premier à reconnaître l'importance du système bancaire dans l'offre de crédit. Il met en évidence que ce n'est pas l'épargne qui paie les investissements mais le crédit bancaire par la monnaie scripturale. Il sépare épargne et investissement et montre que ce ne sont pas "les dépôts qui font les crédits mais les crédits qui font les dépôts", et démontre par là l'inanité de la loi de Say. Ce n'est pas l'offre qui crée sa propre demande, mais le crédit.

Je pourrais citer d'autres exemples qui ne feraient que confirmer l'intuition selon laquelle la monnaie n'est ni neutre, ni externe. Comme le pensait Schumpeter (1883-1950), par le crédit la monnaie est au commencement de l'économie capitaliste, et le banquier "est l'éphore de l'économie d'échange". "La monnaie préexiste aux marchés" rappelle Michel Aglietta.

 Nous venons de voir les deux aspects de la monnaie : monnaie fiduciaire et monnaie scripturale, ou plus précisément, monnaie permanente et monnaie d'endettement. A la suite de Benjamin Franklin, nous allons observer comment la monnaie de crédit vient perturber l'économie réelle.

IV - Instabilité intrinsèque des économies monétaires et naissance de la Banque Centrale

S'il y a encore quelqu'un pour ne pas croire à l'instabilité intrinsèque des économies monétaires, il suffit pour s'en convaincre de lire l'ouvrage monumental de Charles Kinleberger "Manias, Panics and Crashes", malheureusement jamais traduit en français, qui ne dénombre pas moins de 34 crises majeures depuis 1618, encore s'arrête-t-il en 1990 avec la crise du Japon (dont celui-ci n'est toujours pas sorti actuellement). Car depuis dix ans, il y a eu autant de crises que d'années écoulées. Et le XXIe siècle a commencé par un effondrement de plus de 60 % du nouveau marché, entraînant la chute de l'ancien marché et jetant simultanément les trois principales économies mondiales : USA, Europe, Japon, dans le piège de la récession... Chose que l'on n'avait pas vue depuis 1929.

Même les plus grands économistes ne sont pas à l'abri de l'erreur de jugement fatale. "Il semblerait que la Bourse ait atteint de manière permanente un niveau élevé" déclarait Irving Fisher quelques semaines avant l'effondrement d'octobre 1929.

De nombreuses tentatives d'explication de l'origine des crises ont été faites. L'histoire économique en a retenu deux fondamentales : celles de Keynes et Fisher.

A - Insuffisance de la demande

Paradoxalement, John Maynard Keynes (1883-1946) doit certainement plus à Freud qu'à son professeur de Cambridge Alfred Marshall par l'importance reconnue à la psychologie des acteurs dans l'explication des phénomènes économiques. "La perception qu'ont les individus de leur environnement, la subjectivité de leurs vues sur l'avenir, comptent autant que les données objectives : confiance, euphorie, déception, désillusion, sont des termes qui reviennent souvent sous la plume de Keynes ". Ruffini, Théories monétaires.

L'autre particularité de Keynes est qu'il entrevoit l'économie non pas à travers l'équilibre cher aux classiques, mais par le circuit. Le circuit macroéconomique fonctionne sur le principe d'une avance monétaire consentie aux producteurs, qui doivent voir revenir vers eux, grâce à la vente de leurs produits, un flux suffisant de dépenses pour couvrir les frais de la production, et rémunérer les capitaux investis. La monnaie doit donc retourner à son point de départ. Or, par sa qualité de réserve de valeur, la monnaie quitte le circuit et prend le chemin de l'Epargne, et la Production ne peut être vendue en totalité. Il y a insuffisance de la demande effective. L'économie entre en dépression. Alors, pourquoi épargner, demande Keynes? En raison de l'incertitude de l'avenir. La détention de monnaie, de liquidités, rassure l'individu car elle lui permet d'exercer son choix dans l'avenir en se réfugiant dans le présent.

Pour Keynes, l'accumulation qu'il considère comme une pulsion morbide, a des conséquences déflationnistes. La rationalité individuelle conduit à l'irrationalité collective. La main invisible d'Adam Smith est un leurre. Et l'État doit donc intervenir.

B - La déflation par la dette

Le père du quantativisme monétaire, Irving Fisher (1867-1947), nous l'avons dit, n'avait pas vu venir la crise de 1929. Elle modifia profondément sa pensée qu'il coucha dans des ouvrages restés méconnus, et toujours pas traduits en français "Booms and Depressions" (1932) et surtout " The debt -Deflation theorie of the Great Depression " (1933).

Pour résumer, en période de prospérité, les agents empruntent pour saisir toutes les opportunités d'investissement et font grimper le prix des actifs qui suscitent de nouveaux emprunts et finissent par fragiliser la situation des entreprises. Le doute s'installe devant cette fuite en avant dans l'endettement, et oblige les entreprises qui veulent liquider leurs dettes à augmenter leurs ventes par la baisse des prix. La surenchère concurrentielle s'installe et fait chuter les prix, augmentant par là même la dette en terme réel. La déflation s'installe, les entreprises déposent leur bilan qui fragilise

les banques, qui par contrecoup restreignent le crédit et accentuent la récession par la diminution de la masse monétaire. Quand le secteur bancaire est atteint par l'incapacité des entreprises à rembourser leurs crédits, c'est la crise systémique. Nous sommes en novembre 1929. Dans les économies d'endettement, c'est-à-dire financées par le crédit bancaire, donc par une dette en contrepartie de la monnaie émise, l'instabilité devient la norme. Dès lors, des mesures de correction se révèlent nécessaires.

C - La naissance de la Federal Reserve

La crise de 1907 va plonger les États-Unis dans une récession terrible qui va entraîner la faillite de nombreuses entreprises et de banques jetant dans la rue des millions de chômeurs. Ainsi face à ce désastre financier et économique, les banques les plus importantes vont militer auprès du pouvoir politique pour obtenir une réforme du système bancaire américain jusqu'alors décentralisé et autonome (il existait plus de 10000 banques à l'époque). Pour les coulisses de cette affaire, je renvoie au texte d'Arnaud de Lassus AFS, 1990. En fait, il fallait mettre en place un système hiérarchisé qui puisse éviter les crises systémiques. Les banquiers inventèrent l'assurance. La proposition fut adoptée en 1913 sous la présidence Woodrow Wilson. Chaque banque devait déposer des réserves auprès de la Banque fédérale, et chaque dollar émis devait être gagé par une fraction de 3,5 %. Ainsi la Banque Centrale devenait la banque des banques, pérennisant le système de la monnaie de crédit.

Ce système, d'origine privée mais associé à l'État, ayant donc une mission de service public, est le modèle de toutes les banques centrales actuelles. Il est aussi appelé : "système hiérarchisé à réserves fractionnaires " et "prêteur en dernier ressort ".

D - Les instruments de la Banque Centrale

Le système est dit hiérarchisé car les agents économiques empruntent auprès de leurs banques secondaires qui se refinancent auprès de la Banque Centrale au taux de réescompte.

Il est appelé à réserves fractionnaires, car chaque banque secondaire doit avoir un compte auprès de la Banque Centrale où elle doit déposer des réserves, en monnaie fiduciaire, non rémunérées.

Et chaque emprunt nouveau de la part d'un agent économique doit être gagé pour partie en monnaie centrale (actuellement entre 1 et 5 %).

Pendant " les Trente Glorieuses ", 80 % des financements accordés aux agents économiques (ménages et entreprises) se faisaient par le canal bancaire et permettaient un pilotage direct de la masse monétaire par la Banque Centrale.

Avec l'ouverture des marchés monétaires aux entreprises au début des années 80, les banques secondaires ont perdu leur monopole de financement. On a appelé cela la désintermédiation bancaire. La déréglementation des marchés sous la pression des firmes multinationales s'est faite sous le couvert du renouveau des idées libérales. En effet, l'ouverture des marchés financiers était perçue comme un moyen de limiter le niveau des taux d'intérêt, grâce à la concurrence, et d'assurer une allocation optimale des moyens de financement. La substitution s'est faite rapidement car les crédits bancaires ne représentent plus que 20 % du financement de l'économie.

Le seul instrument qui reste à la Banque Centrale pour piloter la politique monétaire est le taux d'intérêt ou taux directeur établi par les appels d'offre ou les prises en pension (l'appel d'offre est l'un des deux outils de la politique monétaire de la Banque Centrale). Deux fois par semaine, après consultation des banques, la Banque Centrale procède à l'achat ou à la vente sur les marchés financiers d'un certain volume de titres (bons du trésor) qu'elle échange contre de la monnaie au taux d'appel d'offre. La prise en pension est le deuxième outil de la politique monétaire. Au lieu d'acheter et de vendre des titres, la Banque Centrale peut " prendre en pension " pendant cinq à dix jours, des effets de commerce détenus par les banques en échange de la monnaie au taux de prise en pension).

Dans "La monnaie dévoilée", Galand et Grandjean étudient les conséquences du pilotage de la politique monétaire par les taux d'intérêts. En résumé, pour relancer l'activité, la Banque Centrale baisse les taux qui facilitent le crédit et dynamisent l'économie. Mais pour éviter l'emballement par le levier du crédit, la Banque Centrale va augmenter ses taux progressivement et rendre l'investissement non rentable, produisant par là même le retournement de conjoncture. Mais comme les effets de cette politique se font sentir dans une période de 6 à 18 mois, l'économie retombe en récession sans que la Banque Centrale puisse l'éviter.

Le cycle de ce " stop and go " est non seulement inefficace mais démontre l'instabilité intrinsèque de toutes économies financées par la monnaie d'endettement. A cela s'ajoute, dans une économie mondialisée où chaque pays s'endette de plus en plus avec l'extérieur, la contrainte du taux de change. Pour maintenir le taux de change, la Banque Centrale doit rendre attractive sa monnaie par des taux d'intérêt suffisamment élevés. La Banque Centrale doit donc arbitrer entre croissance économique et stabilité des changes.

Pour des raisons d'unification monétaire, Bérégovoy, Balladur et Juppé ont choisi la deuxième solution et ont jeté des millions de personnes dans la misère et la pauvreté, réduisant la politique économique au " traitement social du chômage ".

Or, nous rappelle Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE, le taux d'intérêt est la variable sociale par excellence, car plus il est élevé, plus il va récompenser les richesses accumulées au détriment des futurs créateurs de richesse qui ne pourront emprunter à cause de la cherté de l'argent. Il va déprécier le futur et lui préférer le présent en donnant de l'importance au passé. Il empêche toute mobilité sociale et renforce les inégalités. Aussi, comme l'avait parfaitement compris Keynes, dans une économie d'endettement, il faut euthanasier le rentier-accumulateur au profit du débiteur-créateur par des taux d'intérêt nominaux inférieurs aux taux d'intérêt réels. Ce fut, entre autres, la politique des Trente Glorieuses.

 E - Les marchés financiers

Il y a une quinzaine de jours, M. Kessler (celui du MEDEF, pas le grand écrivain) expliquait que les marchés financiers qui ont mauvaise presse, ne sont en fait que le marché mondialisé de l'allocation optimale de l'épargne de chacun d'entre nous. Ce n'est pas faux, mais est-ce seulement cela?

Pour comprendre ce qui se cache derrière, faisons un peu d'histoire, chose que les économistes n'aiment pas, comme le rappelait Tocqueville.

Au sortir de la seconde guerre mondiale fut institué par les accords de Bretton-Woods, un système de change fixe reposant sur un dollar convertible en or (35 dollars l'once). Morgenthau, secrétaire au Trésor, avait voulu faire du dollar le reflet de la suprématie totale de l'Amérique dans le domaine politique, industriel et financier et "mettre le dollar au centre du système monétaire international " (Michel Aglietta, le FMI).

Il fallait, pour cela, " transférer le centre financier du monde de Londres et de Wall Street vers le gouvernement des États-Unis ". Car, comme le rappelle Armand Van Bormael, dans La guerre des monnaies, après la crise de 29, " seul le contrôle de la politique monétaire et financière par les autorités pouvait assurer le plein-emploi, des prix stables et le bien être général ". Et Morgenthau avait la ferme intention de " chasser les usuriers du Temple de la finance internationale ".

Ce système a relativement bien fonctionné jusqu'à la fin des années cinquante, période de redémarrage des économies européennes favorisant les échanges, donc... des transactions financières. Les banques américaines répondant à la demande de médiation et de crédit de la part des entreprises européennes, installèrent des succursales en Europe, en particulier à la City de Londres où les contraintes financières étaient quasi inexistantes.

Ainsi, ces succursales émirent des lignes de crédits pour financer les entreprises et... les déficits publics des états européens. L'Eurodollar était né, c'est-à-dire des dollars émis de l'étranger et circulant à l'étranger en dehors du contrôle de la Federal Reserve.

L'apparition de l'eurodollar sur la scène internationale est équivalent à ce que fut, au XIXe siècle, l'apparition de la monnaie de crédit. On assista sur l'euromarché, libéré de toutes contraintes étatiques, au miracle de la multiplication des pains : un empilement gigantesque de moyens de paiement privés n'ayant comme contrepartie que " la plume du comptable " comme le rappelle Milton Friedman.

Face à la multiplication des Eurodollars, les États-Unis se retrouvèrent dans l'incapacité d'assurer la convertibilité en or du dollar, et le 15 août 1971, Richard Nixon décida de laisser flotter le dollar.

Avec la naissance de l'Eurodollar, les banquiers avaient remporté leur première victoire sur les Etats; avec les changes flottants, ils venaient d'en remporter une seconde. En effet, avec l'instabilité des changes, chaque transaction internationale devenait périlleuse et obligeait chaque opérateur à s'assurer contre les risques de changes. Le marché des changes était né et procurait aux banquiers de confortables bénéfices d'un système qu'ils avaient instauré.

En 1965, les eurodollars représentaient 11 milliards de dollars, en 1972, 82 milliards, en 1980, 700 milliards. Aujourd'hui, " une masse de plus en plus monstrueuse de monnaie apatride en progression géométrique, dont le total dépasse 4000 milliards de dollars, est animée de mouvement échappant à tout contrôle et à toute justification économique réelle ". Jean Remy, Aux sources de l'erreur libérale. Actuellement, le marché des changes totalise 1500 milliards par jour et le montant des engagements de gré à gré sur les marchés dérivés atteint 72 000 milliards de dollars.

Comme le signale Maurice Allais, tout ceci ne fut rendu possible que par la multiplication des " faux-droits ", par la création ex nihilo de moyens de paiement privés qui accaparent la planète. Pour conclure, je citerai Jean Remy parlant de l'internationalisation des monnaies rendues pleinement convertibles et donc privatisées : " cette privatisation bien que résultant de la volonté des Etats, porte en elle-même dans un effet de rétroaction, la destruction de leurs souverainetés ".

V - Monnaie et Souveraineté

A - La souveraineté mondiale

Après ce survol rapide de l'évolution monétaire, nous voilà ramenés au dilemme de départ: la monnaie est-elle un bien public ou un bien privé ?

Face à cette privatisation du monde, deux postures se dégagent. La première est de dire que face à la mondialisation par le privé, il faut opposer une mondialisation par le public. Il faut faire, à l'échelle mondiale, ce qui s'est produit au début du XXe siècle et en particulier après la crise de 29 au niveau national: la Banque Centrale qui encadre et qui gouverne le crédit, donc le pouvoir financier. Les institutions pour accomplir cette mission existent déjà en germes, l'ONU pour édicter les règles de droit, le FMI, comme prêteur en dernier ressort. C'est la thèse de nombreux économistes dont Michel Aglietta est la figure emblématique.

La fonction de prêteur en dernier ressort est apparue à la fin du XVIIIe siècle et a été conceptualisée par Bagehot, banquier et économiste, en 1873. " En cas de crise, le prêteur en dernier ressort assure la liquidité des banques de second rang, de façon à leur permettre de faire face à leurs engagements. En se posant comme ultime recours dans les périodes de " courses à la liquidité ", la Banque Centrale apporte au marché la régulation qu'il ne peut trouver en lui-même ". Ruffini op. cit.

Cependant, cette gouvernance mondiale ne règle pas le problème de l'émission anarchique de crédit. Et comme le défend Maurice Allais, à la suite de Hayek et de Fisher, seule une couverture intégrale des dépôts à vue et a terme, peut mettre un terme à " la spéculation gigantesque que l'on constate [...] parce que l'on peut acheter sans payer et vendre sans détenir". C'est-à-dire que chaque crédit émis doit correspondre à une épargne correspondante.

Comme cette condition sine qua non pour assainir la finance n'est pas réclamée par les défenseurs de la gouvemance mondiale, ce droit exorbitant de prêteur en dernier ressort peut être assimilé à un pousse-au-crime: en effet, e banquier prête jusqu'au-delà du raisonnable, et la Banque Centrale intervient pour rembourser le créancier avec l'argent... des contribuables (cf. L'affaire du Crédit Lyonnais et des caisses d'épargne américaines).

Dans un tel système, le banquier peut s'écrier " pile je gagne, face tu perds ". On appelle cela pudiquement l'aléa moral.

D'ailleurs, le FMI s'en est bien rendu compte, car dernièrement il a refusé d'intervenir dans l'affaire argentine, laissant les créanciers en face de leurs responsabilités.

L'autre reproche que l'on pourrait faire à cette thèse est : " Comment une autorité mondiale pourrait-elle s'imposer et faire respecter l'universalité de ses lois à des pays aussi différents, aux intérêts aussi divergents, sans l'avènement d'une puissance impériale ? " Les États-Unis pourraient éventuellement, à terme, assurer ce rôle, mais il faudrait une crise autrement plus grave que celle du 11 septembre.

Face à cette impasse idéologique, il faut faire un retour à l'État national.

B - Le droit régalien de battre monnaie

Il est de bon ton depuis la révolution monétariste initiée par Milton Friedman de reprendre le célèbre jugement de David Ricardo : " l'expérience prouve que toutes les fois que le gouvernement ou une banque ont eu la faculté illimitée d'émettre du papier-monnaie, ils en ont toujours abusé ". Pour le courant monétariste, la monnaie est chose trop sérieuse pour la laisser entre les mains des gouvernants.

Paradoxalement, cela ne semble pas heurter les monétaristes que ce pouvoir illimité ait été confié à des intérêts privés. M. Allais rappelle " que, pendant des siècles, l'Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l'État de battre monnaie et le privilège exclusif d'en garder le bénéfice; la république démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n'est pas le moindre paradoxe de notre époque ".

Maurice Allais a démontré de manière définitive que l'origine de l'inflation est due essentiellement à la multiplication des moyens de paiement par la création ex nihilo dans les banques secondaires, entraînant l'inflation qui a détruit l'épargne dans les années soixante-dix. Si elle n'apparaît plus actuellement, c'est à cause des politiques restrictives menées depuis 20 ans, qui ont pour but de contracter la masse salariale, donc la demande solvable, mais elle est bien présente sur les marchés financiers.

Maurice Allais propose donc l'interdiction totale de toute création monétaire à l'intérieur des banques secondaires par le taux de couvertures intégrales des prêts, et l'exclusivité de l'émission monétaire à la Banque Centrale.

C - Conséquences pour notre économie

Il est un phénomène curieux qui ne cesse d'interroger les politiques et les économistes, c'est la progression croissante de la dette publique. De 79 milliards de francs en 1975, elle est passée à plus de 5 000 milliards en 2000. Elle est concomitante à la progression des marchés financiers.

Pourtant cela s'explique très facilement. Jusque dans les années soixante-dix, l'inflation était supérieure au taux d'intérêt, donc l'intérêt réel (intérêt nominal déduit de l'inflation) était négatif et favorisait le débiteurinvestisseur face au créancier. Cela dynamisait l'économie car le poids de la dette diminue avec le temps. Sous l'influence des idées monétaristes, les Etats se mirent à lutter contre cette inflation en augmentant considérablement les taux d'intérêt, rendant le taux d'intérêt réel positif. En 1973, une loi interdit tout concours de la Banque Centrale au trésor, c'est-à-dire pour 1'Etat de créer de la monnaie.

Face à ce renversement, les entreprises virent leurs projets devenir moins rentables, voire pas rentables du tout. La longue litanie de faillites et de chômage commença. Cette politique restrictive, dite aussi de désinflation compétitive, obligea les entreprises à augmenter leur autofinancement car elles ne pouvaient plus accéder au crédit devenu usuraire, en comprimant la masse salariale et diminuant par là même la demande solvable.

Comme la nature a horreur du vide, c'est l'État, contraint et forcé, qui se substituera au désendettement des entreprises et des ménages en voyant sa dette croître de manière géométrique, entre autres à cause de la montée inexorable du chômage.

Les Etats, pris dans le piège récessif firent appel aux marchés financiers pour emprunter, alourdissant par la charge des intérêts le poids de la dette. En 1995, les intérêts de la dette représentaient 19 % des recettes fiscales, soit 72 % de l'impôt sur le revenu.

En refusant d'exercer son droit régalien de battre monnaie, l'État s'est mis à l'encan des financiers au détriment de tous. Or comme l'enseigne Abraham Lincoln, " le privilège de créer de la monnaie est le plus opportun dessein d'un gouvernement. Par l'adoption de ces principes, le besoin ressenti depuis longtemps d'uniformiser la monnaie aux besoins sera satisfait. Les assujettis aux taxes seront libérés des intérêts. L'argent cessera d'être le maître pour devenir la servante de l'humanité ".

D - Le caractère récessif de l'économie d'endettement

Il y a près de 80 ans, le Major Clifford Hugh Douglas, fondateur du " social credit movement " mettait en évidence avant la crise de 1929, par le théorème A + B, le caractère nécessairement récessif des économies d'endettement.

Chaque prix d'un bien se décompose en deux parties. L'une A, comprend les salaires et les revenus immédiatement disponibles. L'autre B, est formée des charges fixes, financières, sociales, fiscales et des bénéfices réinvestis. Elles ne sont pas immédiatement disponibles. Le prix du produit est formé de A + B, or seul A est immédiatement disponible. Donc pour acheter A + B, il faut faire appel au crédit. Et plus la production va croître et plus la dette va devenir pesante.

Tovy Grjebine, par sa " théorie séquentielle de la récession " qu'il expose dans Récession et Relance et Théories de la crise et politiques économiques arrive à la même conclusion. Il remarque cependant que dans une économie en croissance, tant que les agents économiques augmentent leurs endettements, la production peut être écoulée. Mais quand ils atteignent le seuil d'endettement, et ne peuvent plus aller au-delà, les stocks d'invendus se forment, l'économie entre en récession.

Toute croissance économique suppose une croissance de la masse monétaire similaire. Mais il est fondamental que cette croissance monétaire n'ait pas comme contrepartie une dette.

Il est intéressant de noter qu'Aristote est hostile à toute forme d'intérêt et qu'à l'origine, la monnaie est considérée comme un moyen d'éteindre la dette [cf. notre citation d'Aristote plus haut]. .

Grjebine considère alors que seul l'État est capable de changer les contreparties de la monnaie et opérer le désendettement de tous les agents économiques par la mise en place d'une monnaie libre et franche d'intérêt, en permanence au service de la communauté.

S'il est à la fois sain et nécessaire de désendetter notre économie, M. Grjebine signale que si 25 % des entreprises le faisaient en même temps, cela entraînerait l'effondrement de l'économie par la diminution drastique de la masse monétaire.

Toutes les études démontrent que la monnaie endogène ou de crédit est nécessaire pour stimuler l'économie mais qu'elle n'est qu'un palliatif qui se révèle à terme pire que le mal. Il faut donc remplacer la monnaie d'endettement par une monnaie permanente.

E - la politique de changement des contreparties de la monnaie

Initiateur et concepteur de la proposition de loi organique 157 déposée par l'intergroupe conjoncture à l'Assemblée Nationale en 1981, Tovy Grjebine proposait de stimuler le désendettement des agents économiques par des crédits d'impôt correspondants. Ce qui, nécessairement, entraînerait l'augmentation du déficit public qui serait compensé par une injection égale de monnaie de la Banque Centrale.

Il n'y aurait pas d'augmentation de la masse monétaire mais simplement changement des contreparties de la monnaie qui assainirait l'économie et diminuerait la charge des frais financiers. L'opération pourrait être renouvelée plusieurs années de suite, elle stimulerait l'économie. Des études prospectives ont été faites en France et aux États-Unis qui donnèrent comme résultat une croissance de 5 % par an et une éradication du chômage en une législature.

Malheureusement ce projet de loi ne fut examiné qu'en juillet 1981. Le nouveau gouvernement socialiste avait pris une autre voie dont chacun se souvient des pitoyables résultats.

Avant de conclure ce chapitre et d'aborder le dernier par un aperçu historique des politiques de relance par le désendettement, je citerai cette phrase de Marcel Macaire, professeur d'économie à Nanterre : " la création monétaire par la Banque Centrale est par nature une dette sans créancier puisque l'Etat se prête à lui-même. C'est parce qu'il se croit obligé d'en avoir, qu'il emprunte à d'autres que lui-même et crée de ce fait un déficit budgétaire. C'est cette méprise - et elle seule - qui crée la dramatique situation du chômage dans laquelle nous nous débattons aujourd'hui ".

VI - Aperçu historique des politiques de relance

A - Moïse

Curieusement la première analyse sur la tyrannie de la dette et les moyens de s'en défaire se trouve dans le Lévitique 25, 10-11: Un des livres du Pentateuque que la tradition attribue à Moïse (treize siècles av. J-C). Il proclame l'extinction de toutes les dettes et la libération de tous les hébreux mis en esclavage pour cause de dettes tous les 49 ans, année du Jubilé. Ce texte n'est évidemment pas argumenté puisque c'est un décret divin, mais l'on ne peut qu'y constater sa pré-science dans une économie non monétaire.

Je signale qu'un gramme d'or épargné à la naissance de JésusChrist à 3,25 % par an représenterait actuellement 6.10 puissance 26 tonnes d'or, soit l'équivalent de la masse de la terre.

Deux économistes genevois, Dembinski et Bovin ont repris récemment l'idée jubilaire de remise des dettes et de créances dans Rapport moral sur l'argent dans le monde, 2000 (www.obsfin.ch).

B - L'Antiquité

Le monde grec traversa au VIIe siècle av. J-C. une crise qui fit croître les domaines des grands propriétaires terriens et réduisit les paysans pauvres à la misère et à l'esclavage pour dette. Constatant que l'armée athénienne se réduisait de manière dramatique (car seuls les hommes libres pouvaient combattre), Solon (640-561) libéra les athéniens mis en esclavage et éteignit toutes les dettes. Il procéda en même temps à une dévaluation de 30 % et développa l'artisanat en vue de l'exportation.

Petite ville au VIIe siècle, Athènes était devenue une ville prospère au début des guerres médiques (490-479). Mais, c'est à la suite de la découverte des nouveaux filons argentifères dans les mines du Laurion, qu'Athènes doit sa splendeur. En effet, cet afflux soudain de métal précieux fut utilisé par Thémistocle (524-459) en 483 pour la construction d'une flotte gigantesque de 200 trirèmes qui lui permit de remporter la victoire de Salamine en 480 contre les Perses. Il assurait à l'avenir l'hégémonie d'Athènes sur le monde grec jusqu'à la fin de la guerre du Péloponnèse en 404. La ville d'Athènes tirait l'essentiel de ses ressources de l'exploitation des mines lui procurant une richesse inégalée dont il reste encore actuellement tant de vestiges.

Face à l'afflux de richesses, les Athéniens étaient confrontés au danger de l'accumulation et de la thésaurisation. Ils l'évitèrent par une politique active de grands travaux (la construction du Pirée, de l'Acropole...) et par les lois de liturgie qui obligeaient les citoyens les plus riches et les métèques à des dépenses de service public dont la plus coûteuse était l'équipement des trières.

Il est intéressant de noter que la chute d'Athènes, d'après Thucydide, fut due à la trahison d'Alcibiade qui conseilla aux Spartiates d'occuper en 413 la Décélie qui contrôlait les mines du Laurion. Alcibiade ajouta " des richesses que compte le pays, la majeure partie vous reviendra " et du même coup, " les Athéniens se trouveront privés des revenus des mines d'argent du Laurion " [Histoire de la guerre du Péloponnèse, VI, chap. XCI].

À l'origine, Rome ne connaissait que la monnaie de bronze, l'as qui suffisait aux échanges de la cité. Mais à la fin du IIIe siècle, la deuxième guerre punique (218-202) contre Carthage entraîna des dépenses telles que Rome dut faire appel à l'emprunt privé. Dans l'incapacité de rembourser ses créanciers, Rome dévalua progressivement sur 16 ans des 5/6èmes de sa valeur, monétisant en grande partie l'Ager Publicus. Heureusement, la victoire souriait aux Romains qui s'accaparèrent les mines argentifères espagnoles de la région de Carthagène jusqu'alors sous domination carthaginoise qui rapportèrent à Rome 25 000 deniers d'argent par jour.

L'État romain conserva jusqu'à sa chute le monopole de la frappe des monnaies dont les quantités quintuplèrent annuellement entre 140 et 90 avant J.-C., pour se stabiliser jusqu'à l'avènement de l'Empire. Pour avoir un ordre de grandeur, quelques années de monnayages romains représentaient l'équivalent d'un siècle de monnayage athénien. Cependant, Rome connut de nombreuses crises d'endettement et de paiement, en particulier au Iet siècle avant notre ère, qui étaient souvent dues à des crises extérieures comme la guerre d'Asie contre Mithridate (89-85 av. J-C) qui entraînaient la perte de confiance, la rides publica, la thésaurisation et le manque de liquidités, l'inopia nummorum. L'État procédait alors à des injections massives par le canal des dépenses militaires, décidait un moratoire des dettes et octroyait des crédits d'impôt. L'équilibre serait rétabli avec la victoire par le butin ou le tribut. Ainsi l'Asie et la Grèce seront pressurées de telle manière que cela prendra des allures de cataclysme économique. Son " endettement " vis-à-vis de Rome était de 720 millions de deniers qu'il faut rapporter à ce que coûtait la distribution de blé annuelle à Rome, 15 millions, soit à peine 2 % de la dette de l'Asie.

Un autre phénomène intéressant est l'absence de dette publique à Rome. Différence notable avec l'Occident qui connut le problème insurmontable de la dette publique dès le début du XIVe siècle et créa une classe inconnue de l'Antiquité: les financiers. Claude Nicolet dans Rendre à César, conclut que " l'absence de dette publique explique que les entreprises financières et le système de crédit ne se soient pas transformés à Rome ". Rome ne connaissait pas la monnaie d'endettement.

L'observation de l'histoire monétaire nous montre que toute grande renaissance politique fut précédée par un afflux massif de numéraire. Le siècle d'Auguste, le "siècle d'or", fut financé par le pillage des temples égyptiens après la victoire d'Actium contre Marc-Antoine, la renaissance carolingienne par la découverte de mines d'argent en Dacie, la Renaissance par l'afflux d'or des Amériques, la révolution industrielle en Europe par la découverte des mines d'or de Californie...

C - L'époque contemporaine

Mais ceci s'est produit sous le régime de la monnaie métallique. Il en va autrement avec la monnaie d'endettement dont nous avons vu qu'elle résout le problème de l'écart récessionniste en le reportant dans le temps jusqu'au moment où est atteint le seuil d'endettement qui ne permet plus de l'utiliser, c'est alors la crise.

Or, la crise la plus exemplaire et qui a laissé le plus de traces dans la mémoire européenne est celle de 1929. Sans entrer dans les détails, son origine est due au rétablissement de la convertibilité du Franc et de la Livre en or en 1925-1928.

En effet, dans le système de Gold Exchange Standard, l'or se trouvait aux États-Unis et uniquement le dollar était convertible. Churchill et Poincaré en rétablissant la convertibilité de leur monnaie, échangèrent des dollars contre de l'or, ce qui diminua le stock aux USA, et qui par contrecoup réduisit la part de la monnaie permanente dans la masse monétaire. Les premiers signes d'essoufflement de l'économie américaine apparurent au début de 1929.

Malgré les discours rassurants, la production industrielle se mit à baisser. Dès septembre, la spéculation boursière financée essentiellement par le crédit bancaire commença à montrer des signes d'inquiétudes, les ventes s'accélérèrent et en octobre, le jeudi 24, les prix dévissèrent entraînant dans leur chute la faillite du système bancaire américain.

La répercussion en Europe ne se fit pas attendre, et dès les premières semaines de 1930, elle entrait en dépression. L'Allemagne et l'Autriche furent les plus touchées car leurs économies étaient extrêmement liées au secteur bancaire américain (qui avait prêté énormément par les plans Dawes et Joung décidés à la Conférence de Gênes en 1922. Il s'agit à l'époque de trouver une solution aux questions des réparations).

En 1931, la moitié du système bancaire allemand et autrichien avait fait faillite, entraînant une diminution formidable de la masse monétaire en jetant dans la misère des millions de personnes. En 1932, l'Allemagne connaîtra 7 millions de chômeurs, et 25 % de la population sera plongée dans la mendicité.

Face à l'incapacité de la République de Weimar et face au péril de la révolution bolchevique, les Allemands se jetèrent dans les bras d'Adolf Hitler en janvier 1933, seule planche de salut dans un monde qui venait de chavirer.

Ici apparaît un homme, ignoré de l'histoire économique et dont il faut remercier M. Grjebine d'avoir eu le courage de le ressusciter, M. Ernst Wagemann. Il rentrait des États-Unis, où il enseignait l'économie, avec une solution: ce que nous vivons actuellement est le contraire de l'hyper-inflation du début des années vingt où il y avait trop de monnaie en circulation par rapport à la production. Maintenant, nous sommes en déflation, il manque de la monnaie par rapport à la production. Il faut donc en émettre. La nouvelle équipe dirigeante fut séduite et Schacht, le magicien de la finance, fut chargé d'appliquer cette solution.

Il est intéressant de signaler que la préface de la Théorie Générale de J.M. Keynes, publiée en 1936, était consacrée à la politique du docteur Schacht et faisait l'apologie de la méthode de préfinancement de l'économie par le troisième Reich. Cette méthode était considérée par l'auteur comme le seul moyen efficace de lutter contre la crise et le chômage. Mais Keynes ne s'arrête pas là, et au cours de son ouvrage, il défend les thèses de Silvio Gessell et du major Cliford Hugh Douglas et pense qu'il y a encore beaucoup à trouver dans ces deux économistes qui sont restés dans l'anonymat.

En quoi consistait-elle? L'État passa commande de travaux auprès des entreprises privées qu'il paya avec des bons de travail escomptables auprès de la Banque Centrale. Les entrepreneurs payèrent leurs salariés et leurs fournisseurs avec ces moyens de paiement, qui furent ensuite présentés et escomptés auprès d'une banque secondaire qui elle-même les présenta et se les fit escompter auprès de la Reichbank, qui ne se les fit jamais rembourser par l'État. L'État avait procédé à une émission ex nihilo de monnaie permanente. Les résultats ne se firent pas attendre ; en 1937 le chômage avait disparu, l'économie connaissait une croissance formidable et en 1938, l'Allemagne dut faire appel à de la main-d'ceuvre étrangère.

L'expérience venait de démontrer que l'argent n'est pas gagé parce qu'il y a derrière lui, mais parce qu'il y a devant, le travail et la production de la communauté.

En 1938, aux États-Unis, malgré les plans de relance par le déficit public, le chômage touchait encore 8 millions d'américains. Les bruits de bottes venant d'Europe se faisant entendre, le gouvernement fédéral décida la loi prêt-bail de financement de l'effort de guerre. Il émit des bons du trésor qui furent rachetés par la Federal Réserve. 20 % de l'effort de guerre furent financés par ce principe. En 1941, les États-Unis ne connaissaient plus le chômage.

D'autres expériences ont été menées depuis. Pendant les Trente Glorieuses parce qu'on appelle " le circuit du trésor ", au Japon entre 1975 et 1980 et plus récemment aux États-Unis en 1991, la Federal Réserve a monétisé 100 milliards de dollars de bons du trésor dont chacun a pu mesurer les conséquences par l'expansion et le dynamisme de l'économie américaine pendant 7 ans.

Conclusion

Pour reprendre une métaphore chère aux Anciens, la monnaie est à l'économie ce que le sang est au corps humain; s'il en manque, c'est l'anémie, s'il y en a trop, c'est la congestion. Il ne viendrait à l'idée de personne d'emprunter son propre sang. Alors, il revient à l'État, pour le service du bien commun, d'assurer l'offre à la demande de monnaie pour qu'enfin l'économie soit au service de l'homme.

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TABLE DES MATIERES

I-  LES RAISONS D'UNE APPROCHE Différente..

II-  L'ÉCONOMIE NON MARCHANDE.

III-  L'ÉCONOMIE MARCHANDE.

IV- LA MONNAIE.

V- LE BILAN BANCAIRE.

VI- LE COEFFICIENT MULTIPLICATEUR DE CREDIT.

VII – CREATION ET DESTRUCTION MONETAIRES.

VIII – LA VITESSE DE CIRCULATION MONETAIRE.

IX – LA REGULATION MONETAIRE.

X –UN DROIT ECONOMIQUE : LA CREATION MONETAIRE.

XI- UN PROBLEME D'ARITHMÉTIQUE ELEMENTAIRE.

XII- SOLUTIONS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX.

XIII- LA NECESSAIRE INTERVENTION CITOYENNE.

 

Les partis « gouvernementaux » incapables de gouverner
Le présent article est volontairement écrit avant le 10 décembre, bien
qu’il doive paraître après cette date, afin de détacher les réflexions
qu’il contient du résultat des élections qui auront eu lieu.
  Les partis politiques sont absolument indispensables à la démocratie.
Ils assurent en effet une sorte d’ordre dans les courants
socio-philosophiques qui parcourent une collectivité et  évitent ainsi
un morcellement total du corps électoral qui rendrait impossible toute
gestion de l’ensemble. Ce rôle des partis politiques sans lesquels la
démocratie s’altère en une totale démagogie toujours totalitaire est de
moins en moins compris par les citoyens. La faute en est imputable aux
partis eux-mêmes qui ont perdu de vue que la démocratie s’exerce
primairement au niveau du législatif et que l’exécutif ne peut remplir
sa tâche que s’il existe une distance entre ses membres et les partis
dont ils proviennent. Ce ne sont pas les partis qui doivent gouverner,
mais les membres du gouvernement.
Malheureusement, les partis politiques de toute tendance ont oublié leur
rôle fondamental dans l’existencelde la démocratie et n’offrent plus que
le visage d’amicales fournissant des prébendes, des sièges, des
avantages, des influences. Ils ont perdu la capacité d’apprécier la
distance entre leur représentant éventuel à l’exécutif et leurs
objectifs partisans. Il faut dire que la qualité de tous nos membres de
gouvernement comme chefs d’un département et non pas comme membres d’un
collège totalement responsable, dans son ensemble, de la politique
gouvernementale, favorise cette dépendance des partis d’origine. Et dire
que certains voudraient augmenter le nombre des membres du Conseil
fédéral !
Les différents psycho-drames fédér aux de ces derniers mois ont
tristement illustré l’incapacité des partis dits gouvernementaux, mais
aussi des autres, à gouverner.$
  L’idée de la « formule magique » serait (était ?) de permettre à un
gouvernement multicolore de mieux faire comprendre sa politique aux
citoyens par l’intermédiaire des grands partis qui pourraient (pouvaient
?) la relayer. Il faudrait (fallait ?) pour cela que la politique
gouvernementale soit celle d’un corps et non celle de chefs de
département se regardant en chiens de faience parce qu’ils ne sont que
les otages de leur parti.
Quand les partis politiques étalent leurs états d’âme au sujet du nombre
de sièges au gouvernement que l’arithmétique permet d’accorder à une
formation ou à une autre, quand un parti ou un autre menace de passer
dans l’opposition si on élit ou n’élit pas telle personne, quand un
parti monnaie les sièges de ses représentants au gouvernement par des
alliances ouvertes (naturellement différentes de celles conçues,
discrètement, en coulisses), quand un parti met ses échecs sur le compte
des réflexions d’un membre du gouvernement sur l’avenir d’une
assurance-vieillesse ou autre, il est incapable de fournir des candidats
valables au gouvernement.
Quelles chances de collaborer au sein d’un même collège auront des élus
« achetés et vendus » dans les pas perdus ? Quelle entente peut-on
imaginer entre des personnes qui auront été couvertes de ridicule ou de
fiel par les formations politiques dont proviennent les autres élus ?
Quelle confiance aura le citoyen en des conseillers fédéraux dont ils
auront lu qu’ils sont nuls ou faibles ou diaboliques ou quasi fascistes
- sans parler du prestige de ces mêmes personnes quand elles iront nous
représenter à l’étranger ?
  Il est vraiment difficile de trouver un seul parti gouvernemental qui
ne se soit déshonoré ces derniers mois ; quant aux partis
non-gouvemementaux qui ont l’air d’espérer la guerre entre les partis
gouvernementaux pour vite « placer » l’un des leurs, ils ne montrent pas
un visage plus responsable que ceux qu’ils critiquent.
De projet pour le Pays ? Aucun. De programme de législature ? Nul. De
respect pour les membres sortants du gouvernement quel qu’ait pu être
leur défaut ou leur qualité ? Pas la moindre trace.
Rapaces avides de sauver des sièges, donc, croient-ils, du pouvoir, les
partis gouvernementaux font leurs petits calculs d’apothicaire. Ils
croient que ce sont eux qui gouvernent. Ils oublient que c’est le
gouvernement qui gouverne. Ils assumeront la responsabilité d’avoir
rendu cette tâche presque impossible et d’avoir donné aux citoyens
l’exemple le plus malheureux de la démocratie incomprise.
Il fallait écrire ces lignes pour que les élus du 10 décembre, quels
qu’ils soient, puissent éventuellement, se détacher des partis qui les
ont présentés et arriver, au-delà des histoires électorales, à former un
vrai gouvernement. C’est peut-être à eux que reviendront l’honneur et le
mérite de redonner, envers et contre tout, au gouvernement, une
dimension que les partis gouvernementaux lui avaient fait perdre. C’est
peut-être eux qui, après une « naissance » mouvementée sauront « prendre
de la hauteur ». Le Pays a besoin d’un gouvernement qui soit indépendant
des partis dont il provient, assez fort pour trouver une ligne, assez
loyal par rapport au bien commun pour regagner la confiance des
citoyens.
 
Suzette Sandoz, repris de la NZZ, avec l'aimable permission de l'auteur.

 

Dysfonctionnements judiciaires.   de http://www.chez.com/hiram

Un haut magistrat ....se souvient : "J'ai démissionné de ma loge maçonnique deux ans après mon arrivée dans la ville. On me demandait trop de services. On exigeait, par exemple, que je me tourne systématiquement vers le même expert, lié à un avocat et proche du président de chambre qui traitait les dossiers. Lors des réunions maçonnes, on m'interrogeait régulièrement sur les enquêtes en cours. Ces pressions étaient devenues trop lourdes. Je suis parti en claquant la porte, et je l'ai payé très cher". Un autre juge en poste dans le même tribunal a obtenu sa mutation en un temps record, parce qu'il avait demandé des explications à son supérieur, trop proche à ses yeux d'un avocat dont les clients étaient ouvertement protégés. Le tout au nom de leur initiation au même rite écossais... La présence maçonnique n'est pas un mythe, en particulier dans les professions judiciaires . Les loges sont nombreuses et les ateliers comprennent un important pourcentage d'avocats, de magistrats et de juges. Parmi les hauts lieux de l'engagement maçon,.... les tribunaux. Rien de déshonorant à porter le tablier sauf lorsque se généralise le mélange des genres, et que la collusion entre juges et avocats devient trop voyante. Depuis trois ans, le Grand Orient, la Grande Loge de France et la Grande Loge nationale de France ont décidé de faire le ménage dans leurs rangs. Plus de 150 dossiers ont été ouverts, concernant des dérapages notoires, et une trentaine de membres ont déjà été exclus. De quoi nourrir les convictions du procureur ...., qui sait qu'on ne jongle pas sans risques avec des mots comme "pédophilie", "mafia" et "franc-maçonnerie".

 

 

 

 

Initiative et pétition adoption de « Flocons de neige ».

 

Constat 1: Il y a des milliers d'embryons surnuméraires dans les congélateurs des cliniques …. Ces embryons sont autant de personnes "prisonnières" d'un état de vie peu enviable.

Question: les personnes célibataires, qui sont par leur état de vie libres d'offrir leur vie à des personnes dans le besoin, pourraient-elles adopter des embryons surnuméraires pour les amener à une vie plus humaine?

Je vois trois problèmes à résoudre:
1. Ramener à la vie un embryons congelé est-il techniquement réalisable?
2. Si, oui, peut-on moralement demander une "mère porteuse"?
3. Dans le cas des hommes célibataires, le problème 2 est plus épineux.

Ne vaut-il pas mieux donner une chance à des embryons congelés de vivre dans des conditions humaines bien qu'imparfaites (adopté par un(e) célibataire, pas de racines familiales etc...) plutôt que de les laisser dans de telles conditions de vie?

Merci d'avance pour vos réactions

 

PS : des familles peuvent aussi les adopter.

Les messages du même groupe :
RE:Adopter un embryon surnuméraire posté par ln
RE:RE:Adopter un embryon surnuméraire posté par Olivier
RE:RE:RE:Adopter un embryon surnuméraire posté par Céline
RE:RE:RE:RE:Adopter un embryon surnuméraire posté par François